Responsable de secteur au sein de l’association à but lucratif Action sociale dans l’entreprise (Actis), Quentin Arnaud aime rappeler que les assistants de service social du personnel représentent "tout de même environ 10 % des professionnels en activité".
Lui-même a embrassé la fonction suite à un stage réalisé dans le cadre de ses études en travail social. L’assistant de service social interprofessionnel intervient auprès du personnel de plusieurs entreprises à la demande de ces dernières et sur la base d’une convention, en présentiel ou à distance, selon un volume horaire défini par cette convention.
"Comme toutes les assistants de service social diplômés d’État, nos intervenants respectent la déontologie du métier et le secret professionnel", souligne-t-il.
En plus de la maîtrise des questions de budget ou encore de logement, l’assistant de service social doit avoir des notions en droit du travail, être au fait de l’actualité des différents régimes de retraite, des arcanes de la sécurité sociale ou encore des spécificités des entreprises au sein desquelles il intervient.
Intervenir au sein d’une entreprise, c’est intervenir à l’interface de la vie professionnelle et personnelle du salarié, et indirectement auprès de sa famille.
"Je peux accompagner, sur un aspect social, le projet de mutation d’une personne, mais aussi bien orienter un salarié vers des solutions afin de soutenir son épouse malade", détaille Johanne Ralison, assistante sociale chez Actis. "Je n’ai pas de lien hiérarchique avec la direction de l’entreprise, je ne la représente pas face au salarié, à qui j’apporte mon écoute sur la base d’une relation de confiance. La question du positionnement est ainsi importante", ajoute-t-elle.
Le professionnel mène des actions individuelles et collectives, notamment de prévention, ce qui l’amène à travailler avec des partenaires multiples. En interne : la médecine du travail et le service des ressources humaines. En externe : les acteurs du logement, du handicap, de la santé, des mutuelles…
"Tout en développant des partenariats, j’exerce seule. Un isolement qu’il est peut-être plus simple de supporter après quelques années de carrière", suggère Johanne Ralison. Elle conseille ainsi aux jeunes diplômés d’intégrer plutôt un service du personnel internalisé, permettant de s’appuyer sur une équipe et un encadrement.
"Comme tous les employeurs d’assistants de service social, nous avons du mal à recruter", déplore Quentin Arnaud. "Depuis l’instauration de la prime Ségur 2, qui ne s’est pas appliquée à notre secteur, nos salaires d’entrée sont équivalents à ceux des autres employeurs, nous ne pouvons donc plus faire valoir des revenus plus avantageux".
Reste que l'exercice interentreprises a ses avantages, selon le recruteur : notamment "l’absence de routine du fait du caractère multi-employeurs" et "une exposition moindre à la grande précarité, qui peut être souhaitée par des professionnelles en recherche d’un nouvel environnement".
Les articles :
– Travail social : que fait une assistante sociale à la gendarmerie ?
– Travail social : focus sur un assistant social du monde agricole
– Travail social : rencontre avec une assistante sociale en libéral
– Travail social : rencontre avec une assistante sociale de la CAF
Cet article vous a intéressé ? Vous pouvez le partager.
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.