Le mi-temps thérapeutique - qu’il faut plus justement appeler "temps partiel thérapeutique (TPT)", puisqu’il ne correspond pas systématiquement à un mi-temps - intervient généralement entre une période plus ou moins longue d’arrêt maladie et une reprise à temps plein.
Cette parenthèse se prépare bien en amont du retour sur le lieu de travail.
"Dans 'temps partiel thérapeutique' il y a le mot 'thérapeutique', et c’est important de l’avoir en tête", souligne Brigitte Vaudolon, spécialiste des risques psychosociaux et du bien-être au travail, directrice générale de PULSO France et administratrice de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), "la personne concernée est souvent toujours dans un parcours de soins quand elle reprend le travail".
La spécialiste conseille de parler de cette reprise avec les différents professionnels de santé qui ont pris en charge la maladie afin d’en explorer tous les aspects : transports, fatigabilité, gestion du stress, temps libéré pour les rendez-vous médicaux…
Selon son statut, le professionnel qui aborde un TPT rencontre un médecin du travail ou un médecin-conseil de l’Assurance maladie. Un entretien dont les conclusions fixeront le cadre du temps partiel : à 20 ou à 60 % d’un temps plein ? Concentré sur quelques jours pour limiter les transports ? Sans charges lourdes à porter ?…
Une étape à ne pas prendre à la légère car il sera ensuite difficile de revenir sur ces conclusions, de même qu'il est généralement impossible pour l’employeur de passer outre.
"Quand un temps partiel thérapeutique se passe mal, c’est le plus souvent parce que la personne a hâte de reprendre 'comme avant', ne s’écoute pas en en faisant trop et par conséquent, se met en difficulté", relève Brigitte Vaudolon.
La reprise doit ainsi être progressive dans l’intensité de l’activité.
Dans l’idéal, cette reprise devrait être précédée d’un entretien avec son chef de service ou un responsable des ressources humaines pour en préciser les contours. Si on a été absent longtemps, a-t-on besoin d’une formation ? Pourquoi pas exercer en binôme pendant quelques jours afin d’être soutenu ? Puisque l’on revient à temps partiel, quelles tâches entreront dans le temps imparti ?…
"L’assurance maladie prévoit un 'RDV de liaison' entre l’employeur et le salarié, avec le médecin-conseil qui joue rôle de tiers, à cette fin", rappelle Brigitte Vaudolon. Céline Rogez, assistante sociale à l’AP-HP témoigne ainsi de la difficulté de la gestion du temps partiel : "Je n’avais pas le temps d’aller aux réunions d’équipe, je manquais d’informations sur les dossiers, c’était frustrant".
"Si on reprend le travail à temps partiel, cela ne veut pas dire que l’on reprend à 100 % à la maison !", avertit Brigitte Vaudolon, "il est important de continuer à se faire aider comme lorsqu’on était en arrêt maladie (par exemple, aide-ménagère) afin, encore une fois, de ne pas compromettre ce temps partiel qui doit préparer à une reprise totale".
Les articles :
– Métiers du social : préparer un changement professionnel
– Métiers du social : Comment bien télétravailler ?
– Recrutement : comment valoriser un emploi à temps partiel ?
Cet article vous a intéressé ? Vous pouvez le partager !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.