En 2021, quatre associations tutélaires du département de la Dordogne se sont regroupées au sein d’un groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS), baptisé GAT 24, pour "Groupement des associations tutélaires du 24".
Impulsé par les services de l’État, le GAT 24 a été créé en réponse aux difficultés de recrutement sur le métier de mandataire judiciaire à la protection des majeurs (MJPM).
Le métier de mandataire judiciaire est mal connu et reconnu. "Sur le marché du travail, il est quasiment impossible de trouver des professionnels formés et opérationnels, explique Julien Beylot, directeur de la MSA Tutelles, une des quatre associations du GAT 24. La solution est de sélectionner des débutants et de les former au certificat national de compétences (CNC) de MJPM".
Selon le groupement coopératif, la meilleure voie pour ce faire est de passer par le contrat de professionnalisation : "Nous estimons que le métier de mandataire judiciaire s’apprend sur le terrain".
Or, seule la convention collective de MSA Tutelles permet de dispenser le CNC sous ce format. En se regroupant en GCSMS, auquel est appliquée ladite convention collective, la difficulté est donc contournée pour les autres associations.
Deuxième avantage du GCSMS : c’est la structure GAT 24 qui s’occupe de la sélection des candidats, de leur parcours de formation et de les salarier en contrat de professionnalisation. "Cela nous décharge de ce travail", souligne Julien Beylot.
La première promo a démarré en 2022 avec six contrats de professionnalisation. Les six personnes ont été diplômées en janvier 2023, puis recrutées dans la foulée au sein des quatre associations. Cinq autres personnes sont actuellement en formation depuis début 2023.
Pour le GAT 24, le dispositif est une réussite, non seulement pour les quatre associations, mais pour tous les acteurs, les partenaires, les services de l’État et les juges, qui soutiennent l’initiatve depuis le début.
En interne, le dispositif participe aussi à un apaisement des équipes en place au sein des associations. "Avant cela, il existait une réelle tension RH au sein des équipes, du fait de formations qui ne pouvaient pas se tenir dans de bonnes conditions, des postes non pourvus. Ce dispositif contribue à apaiser". Le directeur l’assure : "Nous souhaitons recruter tous nos mandataires judiciaires via ce dispositif".
Ce n’est pas tout. En 2024, le GAT 24 entend développer cette action sur tous les départements de Nouvelle Aquitaine. Déjà huit départements sont intéressés. Dans un second temps, le groupement de coopération envisage aussi d’étendre le dispositif au métier d’assistance tutélaire, en tension lui aussi.
La difficulté sera alors différente : il n’existe pas de diplôme obligatoire pour ce métier. "Nous allons travailler avec l’Opco pour monter une formation éligible au contrat de professionnalisation", précise Julien Beylot.
Enfin, outre la formation, le GAT 24 envisage aussi de mutualiser d’autres démarches, l’évaluation externe, la formation continue ou encore les activités juridiques, pour trois des 4 associations du groupement.
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