Face à un très fort besoin de recrutements doublé d'une projection de départs à la retraite défavorable, le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (8 000 agents) a mis en place, en avril 2022, un plan triennal "d'action pour l'attractivité des métiers du social".
À la suite de différentes mesures, il lance aujourd'hui un dispositif de bourses d'études, les "contrats d'allocation d'études (CAE)".
Ce dispositif s'adresse aux étudiants de deuxième ou troisième années en école de travail social, des filières assistant de service social ou éducateur spécialisé, ou aux étudiants en master 1 ou 2 en sciences de l'éducation, qui obtiendront leur diplôme courant 2024 ou 2025.
"Lors de nos échanges avec les écoles en travail social dans le cadre de l'élaboration de notre plan pour l'attractivité des métiers, nous avions retenu que la poursuite d'études pouvait être entravée par les difficultés financières rencontrées par les étudiants, ces derniers ne pouvant pas, par exemple, avoir un job alimentaire en raison du rythme de la formation. Nous avons donc décidé de mettre en place une aide financière sous forme de bourses", explique Magalie Thibault, vice-présidente en charge des solidarités et de la santé.
Le département attribuera ainsi 30 bourses – d'un montant de 800 € mensuels pour les étudiants en avant-dernière année de formation et de 1 000 € mensuels pour les étudiants en dernière année. Le financement du dispositif est assuré à 100 % par la collectivité.
En contrepartie, les candidats retenus doivent s'engager, à officier, à l'issue de leur diplôme :
– pour les assistants de service social : à temps plein en service de polyvalence, pendant trois ans (pour un financement d'une année) ou 4 ans (pour un financement de deux années) ;
– pour les éducateurs spécialisés : à temps plein, aux conditions précitées, mais au sein de l'aide sociale à l'enfance - ce dernier service étant actuellement le plus en difficulté en termes de manque de professionnels.
"Les étudiants retenus pourront effectuer leurs stages prévus dans le cadre de leur formation dans nos services, et une fois qu'ils seront en poste, nous veillerons à ce que les équipes aient le temps de les accueillir et de les intégrer. Il ne suffit pas de recruter, il faut parvenir à garder les nouvelles recrues !", souligne l'élue.
Les premiers entretiens de recrutement ont eu lieu au cours du mois de juin 2023, après étude du CV et d'une lettre de motivation.
"Nous allons être particulièrement attentifs au projet professionnel général et à l'intérêt exprimé pour débuter sa carrière dans notre département. Vouloir travailler en Seine-Saint-Denis, ce n'est pas anodin", complète Magalie Thibault. Il n'est pas pour autant obligatoire de résider dans le 93 pour postuler.
Si la collectivité expérimente le dispositif en 2023, elle envisage déjà de le réitérer sur plusieurs années, les besoins de recrutement s'annonçant élevés sur le long terme.
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