Périne Cagnard était éducatrice de jeunes enfants (EJE), Caroline Albouy, conseillère en économie sociale familiale (CESF).
Toutes deux remplissent aujourd’hui, tout en suivant leur formation, la fonction d’assistante aux projets et parcours de vie (APPV) pour l’Association laïque pour l'éducation, la formation, la prévention et l'autonomie (Alefpa), en région Nouvelle-Aquitaine, un des territoires expérimentateurs.
Nexem, l’organisation professionnelle des employeurs associatifs du secteur social, médico-social et sanitaire, a en effet lancé, en 2016, l’expérimentation du dispositif “assistance au projet de vie".
Il s’appuie sur la loi du 11 février 2005, qui pose le principe de la formulation du projet de vie de la personne en situation de handicap comme étape préalable pour accéder aux dispositifs de compensation.
L’APPV se positionne aux côtés de la personne ou de sa famille. "Ce n’est pas un accompagnement direct, mais un appui au maître d’ouvrage du projet de vie, qui reste la famille ou l’adulte lui-même", selon Jacques Daniel, administrateur chez Nexem.
Aujourd’hui, suite au comité interministériel du handicap (CIH) du 5 juillet 2021, le dispositif (généralement financé par les agences régionales de santé - ARS) se généralise.
Caroline Albouy confirme : "Je soutiens les personnes dans leur réflexion sur leur projet de vie, dans l’expression de leurs propres choix. Je les aide à identifier les bons partenaires de proximité et à rechercher des solutions concrètes. Ces projets sont globalement très liés au quotidien : passer le permis de conduire, développer des liens sociaux , accéder à l’emploi, quitter un foyer…".
En adoptant ce positionnement singulier, l’APPV a aussi pour mission de contribuer à la prévention des ruptures de parcours.
Toute personne, adulte ou enfant, se déclarant en situation de handicap, même sans notification de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), peut saisir directement un APPV, ou être mis en relation par le travailleur social qui coordonne son accompagnement.
"La première rencontre peut se faire à domicile ou dans un lieu neutre, et les rendez-vous seront programmés au rythme de la personne, avec le principe de ne jamais parler d’elle en dehors de sa présence", précise Périne Cagnard.
Les postes d’APPV sont ouverts aux diplômés de niveau II minimum (diplôme d'État du secteur, DU…) et/ou avec une expérience dans le secteur social, sanitaire ou médico-social en tant que salarié ou bénévole.
L’accès à la formation (150 heures de formation théorique + 70 heures de formation pratique), qui aboutit à une certification, peut également se faire via les dispositifs de validation des acquis professionnels. Périne Cagnard estime que la formation est "adaptée à des débutants". Elle qui a derrière elle 20 d’expérience d’EJE, observe que sa reconversion en APPV lui a demandé de "déconstruire ses certitudes de sachant".
Ni Périne Cagnard, ni Caroline Albouy ne regrettent leur évolution professionnelle. Elles s’accordent à dire qu’"en n’étant pas dans la mise en œuvre", elles ont "du temps pour déployer leur mission, un luxe dans le contexte actuel".
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