"Depuis ma prise de poste, je prépare le budget pour 2021", confie Jean-Michel Gramond, 44 ans, récemment nommé directeur d'un centre d'accueil de jour (CAJ) de l'Apajh. "Avec la gestion des salariés et l'administration du lieu, cela me prend 100 % de mon temps, mais cela ne me pèse pas car ce travail a pour finalité d'être utile à notre public".
"Une fois le budget adopté, poursuit-il, l'administratif n'occupera plus que la moitié de mon temps ; l'autre sera consacrée au cœur de mon métier : le travail avec les éducateurs, le développement des partenariats, les réunions entre CAJ, l'organisation des visites et la communication".
Ingénieur de formation, Jean-Michel Gramont aborde avec enthousiasme sa nouvelle carrière dans le secteur médico-social, après avoir travaillé près de 20 ans dans la logistique et dans le conseil informatique.
A l'issue d'une période de doute, "avec le sentiment de travailler dans la seule logique financière", il quitte sa précédente activité pour donner une dimension plus humaine à son travail, lui qui a toujours eu un engagement associatif. Il s'engage alors, à 38 ans, dans la formation au certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale (Cafdes), à l'IRTS Paris-Parmentier.
Il en garde un souvenir fort : la découverte du secteur social, de son histoire, des politiques sociales… Le Cafdes en poche, il enchaîne plusieurs postes de direction dans des établissements et services d'aide par le travail (Esat) de l'Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés).
Sa formation d'ingénieur le destine à l'organisation des process de production, afin d'assurer la rentabilité des activités. Des missions qui lui conviennent dans un premier temps, avant de lui rappeler les contraintes de son activité passée.
"En Esat, l'équipe de direction est plus soumise au stress et à la dimension économique, estime-t-il. Et, pour les travailleurs handicapés, on se pose parfois la question du pourquoi du travail, avec le risque de stress et d'usure auquel on les expose".
Son arrivée dans une structure d'accueil de jour a scellé la rupture avec sa vie d'ingénieur. "En CAJ, ce qui compte avant tout, c'est que le public se sente bien."
La vingtaine de visiteurs réguliers qui fréquentent le centre de la rue des Rigoles, dans le 19e arrondissement de la capitale, sont atteints de handicap mental et leurs journées sont occupées par diverses activités d'éveil ou d'expression, ou encore par des ateliers d'apprentissage comme une cafétéria qui propose des boissons chaudes et des pâtisseries. "Le cadre est stable, rassurant, j'aime la tranquillité et la régularité qui sont à la base du bien-être de notre public."
Pour accéder à cette plénitude professionnelle, c'est sur le niveau de vie que le directeur a dû céder un peu : "Je gagne sûrement moins de 40 % par rapport à ce que je gagnais avant mais j'ai la satisfaction de participer à l'accomplissement d'une mission de service public, en accord avec mes attentes et ma personnalité".
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