"Adolescent, j'ai aidé une maman dont la fille était autiste avec des comportements violents", se souvient Gilles Clouzeau, aujourd'hui âgé de 47 ans. "Après cette première expérience, j'ai poursuivi l'été suivant comme animateur dans un centre de vacances pour autistes : j'avais trouvé ma vocation".
Dans un secteur où les besoins en personnel sont élevés, il enchaîne les contrats dans plusieurs types d'établissements, auprès de différents publics : enfants, adultes, polyhandicapés, personnes souffrant de troubles psychiques… Et se forge ainsi une solide culture du handicap.
Une expérience professionnelle qu'il double d'un cheminement intellectuel fondateur : il conserve un souvenir ému de sa formation au diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (DEES), à l'Institut régional de formation aux fonctions éducatives d'Amiens (Apradis).
"Entré dans la vie active comme 'candidat élève éducateur', j'ai suivi la formation au DEES au début des années 2000", précise-t-il en évoquant "une expérience magnifique", liée au système d'apprentissage.
"L'alternance entre la formation théorique – en psychologie, sociologie, psychanalyse, droit, neurophysiologie, sciences de l'éducation – et les périodes en institutions – avec l'émulation de groupe, les analyses et les échanges sur nos expériences pratiques – était très motivant".
De cette expérience, Gilles Clouzeau a gardé une appétence forte pour l'apprentissage et il participe à des modules de formation continue dès que possible. De ce fait, il porte un regard mitigé sur la validation des acquis de l'expérience (VAE) comme voie d'obtention d'un diplôme en travail social.
"On peut devenir éducateur spécialisé par la seule expérience mais je trouve dommage de se passer de tout le corpus de la formation", insiste-t-il, "c'est un enrichissement irremplaçable qui donne du recul sur soi-même et dans les interactions avec les autres".
Après avoir passé une petite quinzaine d'années dans un foyer de vie pour adultes handicapés à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), il a intégré, en 2018, un service d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah), dans l'Yonne. Un passage entre milieu fermé et milieu ordinaire qui s'est révélé assez déstabilisant.
"La relation de confiance ne va pas de soi en milieu ouvert", constate-t-il. "En foyer, le rythme collectif s'impose à chacun, les interactions sont automatiques. Alors qu'en Samsah, les gens sont autonomes, avec des troubles psychiatriques graves, et cela change tout".
Par exemple, avance Gilles Clouzeau, "le rapport au temps, souvent chaotique, peut transformer une simple prise de rendez-vous en épreuve. Il me faut m'adapter mais c'est ce que je voulais car la vie du foyer, la routine – sécurité indispensable pour ce public – avait fini par me peser, il y avait une forme d'enlisement dans le travail avec les résidents".
Après plusieurs années d'internat, cet éducateur apprécie aussi de bénéficier d'horaires de bureau – avec 35 heures de travail hebdomadaire, il gagne 1 800 euros net par mois – et de pouvoir profiter de sa famille. Sans oublier, enfin, qu'avec un employeur qui prend très au sérieux son obligation de formation continue, il a tout pour être heureux.
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