"Avant la crise sanitaire, l'emploi était en fort essor dans la santé (+ 6 % en cinq ans) et surtout dans le social et le médico-social (+ 14 %)", indique Défi métiers, le centre animation ressources d'information sur la formation - observatoire régional emploi formation (Carif-Oref) de la région Ile-de-France, dans une note parue en avril sur les besoins en emploi et les modes d'alimentation des métiers de la filière sanitaire et sociale.
De fait, les projets de recrutements ont fortement augmenté ces dernières années dans le secteur, en lien avec "le vieillissement de la population et l'amélioration de la prise en charge du handicap", ainsi qu'avec le nombre élevé de départs en retraite dans ces professions.
Il ressort ainsi de cette étude, réalisée à la demande du conseil régional et de la Direccte Ile-de-France, "une dynamique de l'emploi positive et forte pour presque tous les métiers étudiés, notamment des aides-soignants, des aides à domicile et des éducateurs spécialisés".
Cependant, si ces emplois, dont la plupart requièrent des diplômes d'Etat, ont "pour dénominateur commun d'être centrés sur le 'prendre soin'" et d'être majoritairement occupés par des femmes, ils présentent, par ailleurs, des caractéristiques "assez hétérogènes".
De même, leur alimentation montre "des évolutions disparates" : "Alors que les formations du supérieur du travail social [en l'occurrence, éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants… ndlr] et d'infirmier voient leurs effectifs augmenter, le nombre de diplômés des formations d'aide-soignant et d'accompagnant éducatif et social baisse de façon conséquente".
En cause ? "Les conditions de travail difficiles, particulièrement mises en lumière ces dernières années" et "qui pourraient être accrues dans un contexte post-crise sanitaire", craint Défi métiers.
Cela dit, les récentes réformes qui ont modifié les modes d'entrées dans les formations à ces métiers (suppression des concours d'entrée, sélection via Parcoursup…) ont entraîné une hausse du nombre des inscriptions, d'autant plus souhaitable "que les besoins sur ces professionnels devraient se maintenir à un haut niveau".
"La question de l'attractivité de ces métiers est ainsi un élément déterminant", souligne Défi métiers, qui suggère que la refonte de certaines formations, la création de nouvelles fonctions (assistant de soin en gérontologie, infirmier en pratique avancée) ou la revalorisation de certains métiers (notamment à l'hôpital et en Ehpad) pourraient aider à répondre à cet enjeu central dans les années à venir.
A noter enfin une inquiétude concernant l'aide à domicile où "la baisse des effectifs en formation suite à la fusion des DE AMP / AVS pourrait être problématique dans le cadre de la professionnalisation du métier", Défi métiers regrettant une offre de formation "peu lisible avec de nombreux diplômes, pas tous bien identifiés par les employeurs et ne donnant pas les mêmes prérogatives aux futurs professionnels".
Les fiches métiers.
Les articles :
Les besoins en emploi du domaine professionnel de la santé, du sanitaire et du social (PDF), sur le site de Défi métiers.
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