L’infirmière puéricultrice est une "professionnelle du soin, du soin au sens strict quand elle exerce en secteur hospitalier et du soin au sens large, au sens de 'prendre soin', par exemple lorsqu'elle exerce en PMI ou en crèche, et réalise des actions de prévention et de promotion de la santé", explique Virginie Jeanmet, elle-même entrée dans la profession il y a une douzaine d’années.
Après avoir été en poste en crèche et en PMI, elle a choisi de s’aventurer hors des sentiers battus en fondant, au Havre, sa propre association, Famili’Bulle, qui salarie actuellement quatre infirmières puéricultrices.
"Je remarque que de plus en plus de mes consœurs choisissent de quitter les structures classiques pour se lancer seules en libéral, ou rejoindre des maisons de santé. C’est à la fois une façon de travailler autrement et d’affirmer l’expertise de notre profession face à l’émergence des coachs parentaux. Les parents expriment des besoins et nous sommes très bien formées pour y répondre", analyse la professionnelle.
Les infirmières puéricultrices de Famili’Bulle remplissent diverses missions dont des consultations à domicile, toujours à la demande des parents. Ces derniers s’interrogent sur le développement de leur bébé, sont en attente de conseils pour le stimuler et plus largement ont besoin d’être rassurés sur leurs capacités parentales.
Pour s’adapter au rythme des familles, les consultations sont assurées sur une large plage horaire (du lundi au samedi de 8h à 20h). Des familles sont aussi orientées par des sages-femmes libérales, des pédiatres ou encore par la maternité du Havre en cas de vulnérabilité parentale ou de l’enfant.
L’association a fait le choix d’intervenir, sur appel à projet, dans des quartiers prioritaires de politique de la ville, afin de lutter contre les inégalités d’accès aux soins. "La municipalité, qui nous soutient financièrement, communique sur notre action auprès des habitants. Et les agents de la ville qui interviennent dans ces quartiers au titre de la réussite éducative parlent de nous aux familles quand ils remarquent la présence d’un jeune enfant", se félicite Virginie Jeanmet.
Néanmoins, l’association doit continuellement batailler pour obtenir le renouvellement de ses subventions.
"Pour les parents les plus en difficulté, notre intervention peut être renforcée à raison d’une longue consultation par semaine sur plusieurs mois", précise la fondatrice de Famili’Bulle. Les professionnelles de l’association font en sorte d’entrer en contact avec les intervenants sociaux qui accompagnent déjà la famille, par exemple au titre de l’insertion vers l’emploi.
"C’est en dialoguant, en posant des regards croisés sur la situation, que nous parviendrons, les uns et les autres, à accompagner au mieux adultes et enfants et à remplir nos missions respectives. J’incite vivement les travailleurs sociaux à solliciter les infirmières puéricultrices. Ayons confiance dans cette complémentarité !", lance la professionnelle.
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