Diplômée du DE d'assistant(e) de service social en 2007, Julie Jouffret n'était, au départ, guère tentée par un poste en polyvalence de secteur. Au cours de sa formation, elle n'avait d'ailleurs effectué aucun stage en conseil départemental, rebutée à l'idée – "toute faite", reconnaît-elle aujourd'hui avec le recul – d'être "cantonnée à gérer un guichet d'aides financières".
Elle préférait alors les expériences liant social et santé, "probablement parce que j'avais hésité entre un métier du soin et celui d'assistante sociale", explique-t-elle.
Après un premier poste d'assistante sociale dans un centre de rééducation fonctionnelle, il aura finalement fallu un déménagement et la nécessité de trouver un nouvel emploi pour qu'elle postule auprès du conseil départemental de l'Ardèche.
Recrutée dans un centre médico-social (CMS), elle y a découvert ce "qu'est vraiment la polyvalence de secteur", puisque cette structure a pour missions prioritaires la lutte contre les exclusions, la protection maternelle et infantile et la protection de l'enfance.
Plusieurs années à ce poste l'ont ainsi convaincue – en reprenant à son compte la formule d'une de ses collègues – que "l'AS de polyvalence est la 'généraliste du social' : on l'appelle quand on ne sait pas".
Un rôle qui implique donc d'aborder des problématiques très diverses, du logement à l'insertion professionnelle en passant par la parentalité. "Cette diversité des situations et la richesse des rencontres m'ont permis de revenir sur mes a priori et d'apprécier ma mission", confie-t-elle.
Employée dans un centre médico-social, à proximité de professionnels de la santé donc, il arrive à Julie Jouffret de travailler en binôme avec une infirmière ou une puéricultrice, "quand la personne accompagnée est, par exemple, une jeune maman", conjuguant ainsi sa polyvalence avec ses premières envies professionnelles.
De même, elle apprécie de pouvoir proposer des actions collectives qui permettent de sortir du face-à-face traditionnel professionnelle/bénéficiaire. "J'anime ainsi des activités dont le sport – l'une de mes passions – est le support. Ces temps collectifs produisent des effets très positifs pour les personnes accompagnées, notamment en matière d'estime de soi, et des liens se créent entre les personnes, permettant d’insuffler une belle dynamique", se félicite-t-elle.
Aujourd'hui âgée de 35 ans, et après avoir passé 13 ans à ce poste, Julie Jouffret envisage de changer de fonction, estimant en avoir un peu "fait le tour" et souhaitant évoluer dans sa pratique professionnelle. Elle s'apprête ainsi à suivre une formation pour obtenir le certificat d'aptitude aux fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'intervention sociale (Caferuis).
Une période qui s'annonce intense car l'assistante sociale alternera alors les sessions théoriques et pratiques de sa formation, tout en assurant sa présence à son poste.
"Je ressens le besoin d'évoluer face à la pression croissante qui pèse sur les assistantes sociales", confie aussi la jeune femme, en regrettant qu'il y ait "toujours plus de personnes à accompagner et des cas où l'on se retrouve dans la nécessité de faire à la place de divers services et administrations qui se désengagent de leur action de proximité".
La fiche métier Assistant de service sociale.
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