Comment font les services d'aide à domicile ou les établissements d'hébergement de personnes âgées ou en situation de handicap pour pallier les pénuries de personnel ? Pour répondre à cette question, l'Uniopss et son réseau d'Uriopss ont mené une enquête à laquelle ont répondu plus de 450 structures, sur tout le territoire hexagonal, en zone urbaine comme rurale.
Près d'une réponse sur cinq émanait du secteur du domicile, tandis que 40 % des répondants relevaient de l'aide aux personnes âgées et 41 % du handicap. Plus précisément, les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) constituaient 38 % des répondants, loin devant les autres types de structures.
Premier enseignement de cet état des lieux : "plus de la moitié des structures indiquent avoir eu recours à des 'faisant fonction' (personnels réalisant des tâches pour lesquelles ils ne sont pas diplômés), en majorité pour des postes d'aides-soignants (68 %)", durant l'été 2019, relève l'Uniopss, qui a rendu cette étude publique à l'automne 2019, après avoir contribué à la mission sur les métiers du grand âge de Myriam El Khomri.
"Plus préoccupant encore", poursuit l'organisation, une large majorité (88,7 %) des répondants ont fait état "d'une diminution de la qualité de l'accompagnement : diminution du temps et de la qualité de la présence, épuisement des professionnels, baisse de la qualité des soins et du suivi médical, déstabilisation des personnes accompagnées, réduction des activités de loisirs..."
Cette enquête-flash met en évidence des difficultés chroniques de recrutement dans plus de 82 % des structures, avec un pic pendant l'été et les vacances scolaires pour 41 % des répondants ou toute l'année pour 21 %.
Pour pallier ces difficultés durant l'été 2019, plus du tiers des établissements et services concernés (36 %) ont mobilisé leur réseau de remplaçants, 31 % ont fait appel à des intérimaires et 18 % ont déposé des annonces sur différents sites Internet.
Plus gênant – puisque c'est normalement interdit –, 54 % des structures ont eu recours à des "faisant fonction", essentiellement sur des postes d'aides-soignants (68 % des réponses positives) mais aussi d'accompagnants éducatifs et sociaux (AES, 12 %) voire d'éducateurs spécialisés (8 %).
Sans surprise, les principales causes avancées pour expliquer ces difficultés de recrutement sont l'absence de candidatures et le manque d'attractivité des rémunérations, ainsi que les conditions de travail.
Parmi les 700 propositions formulées pour y remédier, plus de 60 % visent d'ailleurs à améliorer les conditions de travail des professionnels (revaloriser les salaires et les indemnités kilométriques, renégocier les conventions collectives).
D'autres ont pour ambition d'améliorer l'image du secteur, par exemple par le biais d'une campagne de communication. Autant d'idées qui figurent dans le rapport El Khomri rendu fin octobre 2019...
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Les articles :
Difficultés de recrutements en établissements et services pour personnes âgées et personnes en situation de handicap, sur le site de l'Uniopss.
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