Virginie Poussier et Esther Vouillot , respectivement directrice de l'autonomie et secrétaire générale du centre communal d'action sociale (CCAS) de Besançon, redoutent deux périodes en termes de recrutement : l’été, avec environ 90 professionnels à dénicher pour assurer les remplacements des auxiliaires de vie sociale partis en vacances, et la période de Noël et sa quarantaine de recrutements.
"L’aide à domicile est un métier historiquement en tension, mais depuis un peu avant la période Covid, la situation s’est aggravée et s’est étendue à différents métiers. Aides-soignants, travailleurs sociaux, agents polyvalents… et même aux postes administratifs, explique Esther Vouillot. On va demander aux aides à domicile en place de faire des heures supplémentaires, ce qui pèse sur l’usure professionnelle. C'est un cercle vicieux".
"En tant qu’employeur de la fonction publique territoriale (FPT), nous ne pouvons pas renchérir sur les salaires pour concurrencer, par exemple, un employeur du secteur privé, même si nous avons pu mettre en place une prime pour nos auxiliaires de vie. Alors nous actionnons d’autres leviers", analyse Virginie Poussier.
Ainsi, le CCAS facilite et co-finance la formation d’auxiliaires de vie sociale au métier d’aide-soignant, métier qu’ils pourront toujours exercer au sein des services du CCAS.
"Avec le pôle RH de la métropole du Grand Besançon, nous travaillons au reclassement des agents qui ne peuvent plus assurer leur poste en leur proposant des périodes d’immersion dans d’autres services. Même si ces agents vont ensuite travailler hors du CCAS, ils libèrent un poste sur lequel nous allons pouvoir titulariser un contractuel. Tout le monde est gagnant", développe la directrice de l’autonomie.
Pour ses aides à domicile et plus généralement l’ensemble de ses professionnels, le CCAS essaye de proposer "des contrats assez longs pour se projeter" et "des emplois du temps adaptés, dans la mesure du possible, aux contraintes personnelles".
Les aides à domicile bénéficient également de temps d’analyse de pratiques et de formation "gestes et postures spécifiques / prévention secours" participant à leur montée en compétences et à la qualité de vie au travail.
Depuis 2020, le CCAS multiplie les actions de communication : diffusion de portraits d’agent sur les réseaux sociaux, campagne d’affichage dans la ville…
"Avec le service RH de la métropole, nous sommes présents sur tous les salons pour l’emploi et nous créons des liens avec les écoles. L’objectif est de nous faire connaître. La campagne d’affichage a été bâtie avec un ton décalé qui interpelle sur les valeurs que nous portons – par exemple avec le message 'Cette dame bénéficie d’une visite chaque jour' –, et avec des photos prises dans notre ville en signe d’ancrage territorial", précise Esther Vouillot.
"Pour recruter, il n’y a pas de recette magique ou un seul outil à actionner, conclut Virginie Poussier, c’est la somme de toutes nos initiatives qui devrait nous aider à susciter des vocations".
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