Prévention des TMS : comment une AMP est devenue référente

Aide médico-psychologique (AMP), Sylvie Ledunois est devenue référente pour les troubles musculo-squelettiques (TMS) au sein d'une MAS et d'un foyer de vie.

 

L'apparition de TMS

 

Pendant 33 ans, Sylvie Ledunois a été aide médico-psychologique (AMP) au sein de la maison d'accueil spécialisée (MAS) La Vallière, un établissement géré par l'Association calvadosienne pour la sauvegarde de l'enfant à l'adulte (Acsea), à quelques kilomètres de Bayeux (Calvados).

 

Mais, en 2017, surviennent des douleurs, dans les bras et les épaules, l'empêchant de dormir et rendant difficile la poursuite de son activité dans cette structure, qui accueille des adultes atteints de handicaps lourds. 

 

Un risque trop peu pris en compte

 

"Par chance, l'Acsea dispose d'un foyer de vie accueillant des personnes moins dépendantes, où je travaille désormais", raconte Sylvie Ledunois. "La directrice m'a proposé de devenir référente TMS pour les deux établissements, ce que j'ai immédiatement accepté car c'est un risque trop peu pris en compte dans nos métiers", explique-t-elle.

 

Au rythme d'une journée par mois pendant un an, l'aide médico-psychologique a suivi une formation pour se préparer à cette nouvelle mission. Par la suite, un plan de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) a été déployé dans ces deux établissements.

 

Bonne utilisation des aides techniques

 

Dans le cadre de sa fonction de référente TMS, Sylvie Ledunois passe une demi-journée par mois au sein de son ancien établissement. "Au sein du foyer de vie, les résidents étant moins dépendants, les problèmes de TMS sont plus rares", précise-t-elle.

 

Premier réflexe ? Vérifier que le matériel dont s'est dotée la MAS, dans le cadre de son plan de prévention des TMS afin d'alléger la tâche des professionnels, est en état de marche. "Il s'agit notamment de lits médicalisés, de lève-malades et de verticalisateurs", explique Sylvie Ledunois. "En cas de dysfonctionnement, je prends contact avec les fournisseurs, pour qu'ils interviennent". Mais elle s'assure surtout que les professionnels utilisent bien le matériel, rappelant si nécessaire le mode d'emploi.

 

Sa bonne connaissance des activités de l'établissement et des contraintes liées à la grande dépendance lui permettent aussi d'apporter des améliorations. "L'an dernier, à ma demande, l'établissement s'est équipé de petites marches facilitant la montée des résidents dans les véhicules de transports", indique-t-elle. 

 

Diffuser la culture de la prévention

 

Si un livret de prévention des TMS est remis à chaque salarié intégrant la MAS, les piqûres de rappel ne sont pas inutiles. "Rappeler les bonnes pratiques pour limiter l'usure professionnelle et réduire les risques d'apparition de TMS est absolument nécessaire, en particulier chez les plus jeunes. Car, en début de carrière, les efforts physiques ne portent pas à conséquence et ils ne se rendent pas toujours compte que c'est la répétition qui entraîne des problèmes", constate cette interlocutrice privilégiée des salariés.

 

"C'est un sujet souvent tabou dans les établissements, en raison de la crainte d'être licencié pour inaptitude. Grâce au plan de prévention mis en place, la parole a été libérée, c'est plus simple d'en parler et d'envisager des solutions", observe enfin Sylvie Ledunois, qui a intégré il y a peu un groupe de travail interne sur les actes de violences des usagers. Des faits qui, là encore, sont susceptibles d'entraîner des douleurs physiques s'ils se répètent fréquemment.

 

 

Voir les offres d'emploi AMP.

 

Voir aussi

La fiche métier AMP.

 

Les articles :

• Alice Casagrande : experte de la qualité de vie au travail
• Les travailleurs sociaux prennent de l'âge
• Travailler en MAS ou en FAM : quelles différences ?
• Travail en horaires atypiques : attention danger !
• Comment prévenir les risques liés au travail de nuit ?

 

Vous avez aimé cet article ? Faites-le savoir sur les réseaux sociaux !