Depuis 2018, la fédération associative UNA confie à Opinion Way le soin de réaliser une enquête auprès de ses adhérents sur la situation de l’emploi dans leurs structures. Le 9 mars étaient présentés les résultats de la 4e édition. Verdict : d'année en année, la situation s'aggrave.
En 2021, 77 % des demandes d’accompagnement étaient prises en charge intégralement par les structures ; en 2022, ce n'était plus que 74 %. Désormais, une demande sur dix est carrément refusée : à chaque fois ou presque, le manque de personnel est évoqué.
En 2022, 76 % des structures ont été dans l'impossibilité de traiter intégralement au moins une demande d'intervention (contre 72 % en 2021). À noter que ce chiffre était de 57 % en 2018 quand a été réalisé le premier baromètre.
La question des recrutements est devenue aigue. D'une part, les associations connaissent une fuite des compétences. Sept structures sur dix ont ainsi enregistré au moins un départ vers un autre établissement ou une reconversion professionnelle. La proportion passe même à 94 % dans les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). Dans les structures concernées par des départs, ceux-ci concernent à 85 % des aides-soignants ou des infirmiers.
D'autre part, les structures peinent à recruter. En moyenne, elles auraient besoin pour faire tourner correctement leur activité de onze temps plein, dont un peu plus de sept auxiliaires de vie et un poste et demi d'aide-soignant. Mais le recrutement se heurte dans la moitié des cas à un échec. En 2020, seul un tiers des recrutements souhaités avait échoué, et moins d’un sur cinq en 2018.
Le baromètre met en avant quatre raisons principales à cette désaffection : d'abord le manque de reconnaissance salariale, l'absentéisme, les conditions de travail, et enfin la forte concurrence entre secteurs (avec un attrait pour les établissements bénéficiant du Ségur).
Concrètement, les recrutements bloquent principalement sur le manque de candidatures adaptées, et la question des conditions d'exercice, difficiles notamment en termes d'horaire.
Dans ce contexte, les directeurs cherchent à s'adapter : en proposant notamment de la souplesse dans les horaires (77 %), en développant la communication sur les réseaux sociaux (56 %) ou en cherchant de nouveaux profils comme les alternants (42 %). Un tiers d'entre eux essaie également de revoir l'organisation du travail.
Plus largement, quelles sont les solutions politiques préconisées ? Les directeurs plébiscitent l'amélioration de la qualité au travail, un meilleur remboursement des kilomètres réalisés et l'amélioration de la tarification.
Mais ils sont également nombreux à demander une nouvelle revalorisation salariale, un cumul de l'avenant 43 et du Ségur, sans oublier une convention collective unique.
Les articles :
– Métiers du social : les tensions de recrutement s'aggravent en Île-de-France
– Les difficultés de recrutement à la loupe de l'Opco Santé
– Recrutement dans l'aide à domicile : attirer des candidats
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Pour aller plus loin : le baromètre UNA-OpinionWay
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