Après être passé par une expérience dans l'animation et par la polyvalence de secteur, Christophe Leroux, assistant de service social, a intégré la MSA "Côtes normandes" en 2008. "J'étais familier du monde rural, mais je ne connaissais pas le métier d'agriculteur en tant que tel", précise-il.
Une formation interne lui a permis de découvrir le régime de protection sociale agricole et les principaux organismes professionnels du secteur. "La MSA gère la santé, la famille, la retraite, les accidents du travail. Son champ d'intervention est très large", souligne le travailleur social.
Dans la Manche, les AS de la MSA remplissent trois grandes missions. La première est d'accompagner les chefs d'exploitation en difficulté. "La porte d'entrée est souvent un problème de santé : la santé au travail – les TMS, l'épuisement professionnel – est un gros sujet."
Les difficultés financières sont aussi très pesantes : "Le fond d'action sociale nous permet de débloquer des aides de 500 à 3 000 €. On finance aussi des remplacements d'arrêts maladie. Et on oriente vers un accompagnement technico-économique."
La deuxième mission est d'accompagner les salariés agricoles sur le volet "prévention de la désinsertion professionnelle et maintien dans l'emploi, par des aménagements de poste, des reconversions", détaille Christophe Leroux.
Le troisième axe, enfin, est le maintien à domicile des retraités de la MSA : "On réalise notamment les évaluations pour la demande d'allocation personnalisée d'autonomie (APA)."
Les actions collectives sont une part importante du travail. "On accompagne les questionnements sur le projet professionnel, la prévention santé, on organise des séjours de vacances, on peut proposer des actions spécifiques pour les salariés de chantiers d'insertion, c'est très ouvert."
La prévention du suicide est une préoccupation majeure pour la MSA, à laquelle l'action des travailleurs sociaux contribue. "Notre intervention se situe bien en amont, mais on récupère parfois des situations de grande détresse psychologique", confie le travailleur social, avant d'ajouter : "Je n'ai jamais été confronté directement au suicide, mais c'est un sujet qu'on a toujours en tête."
Christophe Leroux reconnaît volontiers son attachement au public agricole, à son rapport à la terre, au travail. "Ce sont des personnes qui ont un métier, qui sont en activité et qui, de ce point de vue, sont moins abîmées qu'en polyvalence de secteur, même si j'en ai déjà vu décompenser", souligne-t-il.
Il apprécie aussi l'étendue de ses missions. "Un matin, je rencontre des élus et partenaires pour monter un atelier numérique pour les seniors, l'après-midi, je me rends dans une ferme… Les missions sont diverses et variées, et notre hiérarchie nous laisse une grande autonomie et des possibilités d'innovation."
Avec 13 ans d'ancienneté, son salaire à temps plein (il est à temps partiel) serait d'environ 2 800 € bruts. Mais si la MSA recrute régulièrement des travailleurs sociaux, leur nombre est en baisse, à l'image des effectifs d'agriculteurs.
La fiche métier Assistant de service social.
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