Le milieu maritime, Amandine Lacoste en ignore tout lorsqu'elle repère, à l'été 2019, une offre d'emploi diffusée par le service social maritime (SSM).
Mais grâce à son expérience solide et diversifiée (onze ans à la Sécurité sociale en région parisienne, quatre dans l'aide à domicile en milieu rural), son profil plaît. Elle est recrutée pour occuper le poste de La Teste-de-Buch, en Gironde.
"Notre organisation et nos missions requièrent une grande autonomie, c'est pourquoi nous privilégions les profils expérimentés", explique le directeur général, Rémi Pain.
Issu des services sociaux maritimes créés dans les années 1930, le SSM s'adresse aux professionnels de la pêche, de la conchyliculture, du commerce et de la plaisance professionnelle. Ses 33 bureaux couvrent tout le littoral, de Boulogne-sur-Mer à Ajaccio, sans oublier l'Outre-Mer.
Quelques gros postes mis à part, la plupart des 43 travailleuses sociales, toutes assistantes de service social (ASS) ou conseillères en économie sociale et familiale (CESF), sont les seules représentantes du service sur leur territoire.
Pour appréhender cet environnement très spécifique, Amandine Lacoste a bénéficié d'une formation dispensée par sa responsable régionale, basée à Marseille.
"Connaître l'histoire du milieu maritime, le positionnement du SSM, ses missions, c'est la base de notre crédibilité", soutient l'assistante sociale.
Les publics varient selon les postes, en fonction des activités maritimes prépondérantes. Sur son secteur, Amandine Lacoste accompagne surtout des actifs : marins pêcheurs, ostréiculteurs ou professionnels du transport de passagers.
"En tant que service social du travail, je rencontre aussi les employeurs, détaille-t-elle. Je fais beaucoup de prévention, qu'il s'agisse de santé au travail ou de limiter les conséquences sociales en cas de crise, de fermeture ou d'événement de mer."
La caisse de retraite des marins a également confié au SSM la mise en œuvre de son programme d'action sanitaire et sociale.
Attachés à "leur" service social, les marins accordent au SSM une confiance de principe. Mais beaucoup tardent à venir confier leurs difficultés.
"Admettre qu'on est inapte à naviguer ou qu'on n'arrive plus à maintenir son entreprise à flot, c'est très dur quand on est passionné par son métier, explique Amandine Lacoste. Et puis, c'est un tout petit milieu et tout le monde se connaît."
Dans ces conditions, les travailleuses sociales du SSM se doivent d'être "extrêmement vigilantes sur le secret professionnel".
Malgré l'éloignement géographique, Amandine Lacoste ne ressent aucune solitude. Appuyée d'une secrétaire depuis décembre 2020, elle entretient des échanges réguliers avec ses collègues et sa responsable régionale. Qu’elle retrouve tous les deux ans, à l’occasion des Journées nationales du SSM.
Localement, l'ASS assure également la représentation du service auprès de ses partenaires et interlocuteurs : une fonction ailleurs dévolue aux cadres, qui implique de "bien appréhender les enjeux institutionnels" mais nourrit le besoin de contacts et enrichit la pratique.
Après trois ans aux côtés des marins, Amandine Lacoste "en apprend encore tous les jours". Pour le directeur général Rémi Pain, c'est là l'un des atouts du SSM : "Les configurations et les publics sont si variés que d'un poste à l'autre, le métier sera complètement différent."
De quoi garantir des possibilités d'évolution de carrière sans changer d'employeur... et toujours au bord de la mer !
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