Chargée de diriger une mini-crèche associative parentale à Paris, Carolina Basurto est éducatrice de jeunes enfants (EJE). Après 30 ans de carrière, sa passion du métier est intacte. Elle nous raconte le projet éducatif de la crèche "Les Jeunes Heures" et ses conditions de travail.
Voilà 17 ans que j'exerce comme directrice et éducatrice de jeunes enfants dans une crèche associative parentale, "Les Jeunes Heures", située dans le quartier du Marais. Je travaille en binôme avec une auxiliaire de puéricultrice, dans un appartement de 38 mètres carrés. Nous y accueillons huit enfants, actuellement âgés de 13 mois à 2 ans et demi, ce qui en fait la plus petite crèche de la capitale.
Nous avons un vrai projet pédagogique : nous organisons tous les jours des sorties culturelles, artistiques ou sportives. Les enfants bénéficient de la salle de gym et de la bibliothèque d'une école maternelle voisine, on les emmène au théâtre, au cirque, au musée ou au cinéma.
On se rend aussi avec eux dans une maison de retraite, pour créer des échanges intergénérationnels avec des personnes âgées.
Educatrice de jeunes enfants, ça ne consiste pas à faire de la garderie d'enfants pendant que les parents travaillent, mais à les accompagner dans leur développement psychomoteur et intellectuel, au travers de jeux, d'exercices manuels, d'activités du quotidien.
Il y a donc un vrai travail de préparation en amont pour organiser les sorties mais aussi pour prévoir des activités qui tiennent compte de leurs rythmes physiologiques, de leurs besoins.
Pour que des enfants soient heureux à la crèche, il faut leur offrir un cadre rassurant sur le plan affectif, ce qui implique de créer des relations de confiance avec les parents. S'il y a des tensions, les enfants les ressentent.
Je fais ce métier depuis 30 ans et je l'aime toujours autant. Travailler avec des enfants est d'une richesse extraordinaire. On les voit s'épanouir, évoluer, gagner en autonomie. C'est passionnant.
Certains voient ce métier comme répétitif. Pas moi ! Oui, on est baignés dans des rituels liés aux rythmes de l'enfant – le repas, la sieste, le goûter... – et aux temps forts de l'année – les fêtes, les anniversaires... – mais il n'y a pas de routine. Nos activités sont très variées et chaque enfant est différent des autres, aucun jour ne ressemble à un autre.
Educatrice de jeunes enfants, c'est plein de métiers à la fois. Je suis aussi assistante sociale, psychologue, cheffe d'équipe, garante des lieux. Et même parfois médiatrice familiale. Certains parents nous livrent des confidences, nous racontent des choses qui peuvent relever de l'intime.
Accompagner de jeunes enfants dans leur développement, c'est un métier hyper important. Et pourtant, il souffre d'un vrai manque de reconnaissance. De la part de la société mais aussi, parfois, de la part de parents qui nous considèrent comme de simples nounous, pas comme des éducateurs.
Les relations avec les parents, c'est le nœud, la source des tensions. Avec la plupart d'entre eux, tout se passe très bien. Mais il y a parfois des familles avec lesquelles c'est difficile. Des gens qui croient tout savoir, n'écoutent rien, nous prennent de haut.
Il faut savoir garder de la distance, ne pas tout prendre à cœur. Pour avoir du recul, je fais de la formation auprès de jeunes professionnels. Et je participe tous les mois à un groupe de travail composé de pairs, au cours duquel on analyse nos pratiques avec l'aide d'un psychologue.
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