La crise sanitaire serait-elle un mauvais souvenir pour les associations ? En effet, l’année 2020 avait marqué un net repli de l’emploi dans les associations, descendu à 1,773 million de salariés.
Deux ans plus tard, une étude réalisée par Recherches & Solidarités comptabilise une augmentation supérieure à 100 000 salariés. On comptait ainsi, en 2022, 1,886 million de salariés travaillant pour des associations. Cela représente tout de même 9 % des salariés du privé, soit un chiffre supérieur aux secteurs de la construction ou des transports.
Quelle est la part du médico-social et du social dans cet énorme ensemble ? Ils emploient globalement un salarié associatif sur deux (proportion qui monte à 56 % des salariés si on y agrège le secteur de la santé).
C'est l'action sociale sans hébergement qui rassemble le gros des troupes, avec 555 000 salariés répartis dans 21 000 établissements. Entre 2020 et 2021, la stabilité y est la règle (+ 0,4 %). Notons le cas particulier de l’aide à domicile, qui continue en revanche, année après année à perdre des plumes : en 2022, elle représentait dans le champ associatif 148 000 salariés, soit une chute de 4 % en un an.
En deuxième position : l’hébergement médico-social emploie, quant à lui, plus de 365 000 salariés dans environ 10 000 salariés. Entre 2021 et 2022, la croissance s’y est limitée à 0,7 %.
Le seul secteur qui affiche une forte hausse dans le social/médicosocial est l’hébergement d’urgence, qui totalise près de 18 700 salariés. Ce champ, qui a été fort impacté par la crise du Covid a connu sur un an une augmentation supérieure à 10 %.
À noter : la part du secteur associatif est prépondérante dans certains secteurs d’activité comme l’aide au travail ou l’hébergement des enfants. En revanche, elle est en recul dans deux secteurs en grande fragilité : l’aide à domicile (sa part est passée de 63 % à 56 % entre 2018 et 2022) et l’accueil des jeunes enfants (de 46 % à 38 %).
Où a-t-on le plus de chance de travailler pour une association ? Deux régions se détachent avec des scores supérieurs à 10 % : Hauts-de-France et Occitanie (mais aussi l’Outre-Mer). Au plan départemental, le territoire le moins peuplé, la Lozère, culmine à 30 %, alors que trois autres départements ruraux (Haute-Loire, Cantal et Aveyron) atteignent un taux d’emploi associatif de 16 %.
L’emploi associatif est marqué par une féminisation forte : en moyenne de 70 %, elle dépasse les 90% dans le secteur social sans hébergement et l’aide à domicile.
En termes d’âge, 58 % de salariés ont entre 25 et 49 ans, mais la proportion de 50 à 64 ans est proche d’un tiers. Dans l’aide à domicile, on notera la présence de 17 000 sexagénaires. Le secteur associatif se caractérise également par une proportion de temps partiels proche de 40 %.
Enfin, les deux conventions collectives les plus répandues appartiennent au champ social/médico-social : la CCN 66 concerne 350 000 salariés et la CCN 51 330 000 personnes. La convention de l'aide, de l'accompagnement, des soins et des services à domicile (BAD) ne regroupe que 188 000 salariés.
Les articles :
– Zoom sur l'emploi associatif dans le social et médico-social
– En 2021, l'emploi associatif en hausse dans le sanitaire et social
– Métiers du social : les tensions de recrutement s'aggravent en Île-de-France
– Emploi associatif : + 0,5 % dans les secteurs sanitaire et social en 2020 (Le Media Social - accès abonnés)
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.