Les centres éducatifs renforcés sont des structures de placement pour mineurs délinquants, alternatives à l'incarcération. Comme les centres éducatifs fermés (CEF), les CER dépendent de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et offrent à leurs éducateurs des conditions de travail intéressantes en matière de moyens, de supports éducatifs et de sens du travail.
Quel est le profil des professionnels qui peuvent y travailler ? Rencontre avec Arnaud de Palo, chef de service au CER Le Sextant, de l'association APLER.
Idéalement, les CER recherchent des profils qualifiés en travail social : moniteurs-éducateurs ou éducateurs spécialisés. A défaut de les trouver, ils sont ouverts à d'autres profils, notamment sportifs, car le sport est très important dans la prise en charge.
Tous nos salariés bénéficient de sessions de formation continue sur divers thèmes : prostitution des mineurs, troubles de l'attachement, par exemple. Et les non-diplômés ont l'opportunité, s'ils le souhaitent, de se qualifier en cours d'emploi sur une formation de moniteur-éducateur.
Il faut avoir un certain aplomb face aux jeunes, qui ont en commun d'avoir commis un délit, et qui cumulent les difficultés. Il faut aussi être polyvalent : pouvoir à la fois gérer le quotidien, participer à la stratégie éducative, aux réunions d'équipe, nouer des partenariats et mener les activités avec les jeunes.
Le maître-mot du travail en CER est le "faire avec". C'est une prise en charge soutenue et permanente, de 9 h à 21 h. Les éducateurs font les courses, préparent les repas, participent aux tâches ménagères mais aussi à toutes les activités : randonnée en montagne, remise à niveau scolaire, rendez-vous extérieurs. Les jeunes sont toujours accompagnés d'un adulte. Cette permanence demande une forte implication personnelle.
Les moyens humains et financiers, justifiés par les difficultés du public accueilli, offrent de bonnes conditions de travail et permettent une prise en charge de qualité. Pour six jeunes, nous avons 12 adultes : neuf éducateurs, une psychologue, une maîtresse de maison et un veilleur de nuit. Nos éducateurs travaillent sur des plages de 12 h, deux ou trois fois par semaine, puis ont des temps de récupération. L'équipe est ravie de cette souplesse.
Contrairement aux idées reçues, le cadre de travail en CER est très sécurisant pour les éducateurs. Le quotidien est balisé et ritualisé : alcool, tabac et téléphone sont interdits, comme les sorties, et le programme d'activité est très dense. Bien que les jeunes soient en grande difficulté, il n'y a pas de violence au quotidien, ce qui surprend toujours nos stagiaires.
Les jeunes arrivent très abîmés après une série d'échecs ; ici, ils peuvent se refaire une santé, ils sont écoutés et soutenus. Il y a une évolution importante entre le début et la fin du séjour : ils changent d'attitude, de manière de penser, de discours. On les voit aller mieux et, ça, c'est une satisfaction pour les éducateurs.
Les fiches métiers Educateur spécialisé et Moniteur-éducateur.
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