Le service d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) Amaelles Orne s’est inspiré du modèle Buurtzorg pour impulser une transformation managériale visant à donner plus d’autonomie à ses intervenantes à domicile.
La mise en place des équipes autonomes et solidaires a démarré en 2019, l’association ayant obtenu des financements de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) via un appel à projet.
Aujourd’hui, 13 équipes, soit 124 auxiliaires de vie à domicile, ont adopté ce nouveau fonctionnement, soit 42 % des effectifs du Saad. D’autres équipes vont bientôt franchir le pas à leur tour.
Pour le chargé de projet Charles-Antoine Normand, une équipe autonome et solidaire repose sur plusieurs piliers. À commencer par l’esprit d’équipe.
"Avant, les auxiliaires de vie travaillaient chacune de leur côté, avec des réunions deux à trois fois par an. Une équipe autonome, c’est d’abord des réunions beaucoup plus récurrentes : une réunion par semaine au démarrage puis toutes les deux semaines."
Ces temps d’échange ne se limitent pas aux seules aides à domicile. Y sont conviés les responsables de secteur, les chargés des plannings, de la paie, les responsables RH, l’ergothérapeute…
"Cela permet de créer une cohésion d’équipe, explique le chargé de projet d’Amaelles Orne. Chacun y explique précisément quelles sont ses missions, et les auxiliaires de vie peuvent ensuite exprimer sur quel type de mission elles souhaitent interagir."
Chaque équipe choisit collectivement son organisation et ses propres règles via la signature d’une charte.
Les auxiliaires de vie à domicile peuvent intervenir sur la planification des interventions, l’organisation des congés, le remplacement de leurs collègues, le recrutement… Elles gagnent en autonomie et en responsabilité.
"Mais cela ne veut pas dire pour autant que les responsables de secteur ou les assistants chargés des plannings n’ont plus rien à faire, souligne Charles-Antoine Normand. Les fonctions support ont toute leur place dans cette organisation."
Si l’association a choisi d’ajouter l’adjectif "solidaires" au nom donné à ses équipes autonomes, ce n’est pas pour rien. "Ce fonctionnement permet de créer plus de solidarités, entre les intervenantes à domicile, mais aussi entre les intervenantes à domicile et leurs collègues de bureau. Chacun comprend mieux le travail de l’autre, cela évite les incompréhensions et améliore la communication", poursuit le chargé de mission.
Après avoir été financé pendant trois ans par la CNSA à titre d’expérimentation, le dispositif est désormais financé via la dotation qualité. Le suivi du projet, mené par un cabinet externe, a permis de souligner son impact positif sur la qualité de vie au travail. L’absentéisme et le turn-over ont été moitié moindres au sein des équipes autonomes qu’au sein des équipes traditionnelles en 2022.
"Ce fonctionnement a un effet positif sur le recrutement et l’intégration des nouveaux salariés, ajoute le chargé de projet. Agir sur le bien-être au travail, c’est aussi et surtout améliorer la vie des bénéficiaires."
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