La fédération de Seine Maritime est la plus avancée dans l’expérimentation du dispositif "Autono’vie", mis au point par le réseau national ADMR, spécialiste de l’aide à domicile.
"Il permet d’accompagner les personnes le plus longtemps possible à domicile, en renforçant l’accompagnement autour des situations les plus fragiles, explique Jérôme Perrin, directeur de la qualité et du développement. Au coeur du dispositif : un "coordinateur de parcours", "chargé de mobiliser et coordonner les réponses nécessaires en temps utile".
Les situations à risques sont détectées grâce à l’application mobile "vigilance", utilisée par les auxiliaires de vie pour renseigner après chaque intervention l’état général de la personne aidée. "En cas de mauvaises appréciations répétées, une alerte est générée par l’application : ce système nous permet de repérer des situations qui sinon se seraient dégradées à bas bruit", souligne Olivier Savier, directeur de la fédération ADMR 76.
L’alerte déclenche l’intervention du coordinateur de parcours. "Celui-ci évalue la situation et les besoins de la personne à 360°, et propose des adaptations de la prise en charge", indique Jérôme Perrin. Le profil de ce chef d'orchestre de l'accompagnement est variable : infirmiers, coordinateurs de Clic, travailleurs sociaux, évaluateurs ou responsables de service peuvent notamment être recrutés sur ce poste.
Les solutions proposées englobent le suivi santé renforcé (infirmier, ergothérapeute, psychologue, kiné, équipe mobile de gériatrie) ; l’aide à domicile (ménage, portage de repas, transport) ; la sécurisation du logement (téléassistance, dispositif anti-chute, garde de nuit) ; l’aide aux aidants (solutions de répit, café des aidants) et la gestion des situations d’urgence (sortie d’hospitalisation, hébergement en urgence).
À charge pour le coordinateur de parcours de créer des partenariats sur le territoire d'organiser la mise en relation. "Quatre-vingt dix partenariats actifs ont été mis en place : cela va de l’artisan au podologue en passant par le pharmacien ou la psychiatrie", précise Olivier Savier. Le coordinateur peut également aider aux démarches administratives et à la recherche de financements.
Ensuite, les auxiliaires de vie s’assurent auprès du bénéficiaire que les actions préconisées ont bien été mises en œuvre. "Nos auxiliaires ont été formées à la prévention et sont très impliquées dans ce nouveau rôle", ajoute le directeur.
En Seine maritime, le périmètre de l’expérimentation concerne 350 bénéficiaires, dont 40 ont fait l’objet d’un accompagnement renforcé. Trois nouveaux coordinateurs de parcours vont être embauchés pour étendre le périmètre à 1 000 bénéficiaires.
"Cette action préventive nous a permis d’éviter des chutes, des hospitalisations, des entrées en Ehpad, des ruptures de lien social", observe Olivier Savier. Une étude d’impact doit être finalisée en mars 2023 pour mettre en évidence les coûts évités pour la collectivité.
Le dispositif "Autono’vie" est déployé par l’ADMR dans six départements* pilotes (1) depuis septembre 2021.
(1) les Hautes-Alpes (05), le Calvados (14), l’Ille-et-Vilaine (35), la Loire (42), la Haute-Saône (70), la Seine-Maritime (76).
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