Manifestement, Stéphane Gargaud n'est pas entré en école de travail social par hasard puisqu'il a – pour différentes raisons – passé le concours d'entrée plusieurs fois, avant d'obtenir en 2014 le diplôme d'État d'assistant de service social (DEASS).
Pendant son cursus, il a absolument tenu à faire l'un de ses stages au sein d'un "service social en faveur des élèves", selon la terminologie de l‘Éducation nationale. "Un échange avec une assistante sociale scolaire m'avait convaincu que j'y serais à ma place, cette personne est depuis devenue une collègue !", confie-t-il.
Pour intégrer l'Éducation nationale, une fois son DEASS en poche, il a dû passer un concours de la fonction publique (1).
Comme une grande partie des quelque 2 500 assistants sociaux scolaires, Stéphane Gargaud intervient dans plusieurs établissements, deux collèges et un lycée, soit un total de 1 500 élèves.
"En pratique, je vais rencontrer environ 15 à 20 % d'entre eux, parfois pour un simple renseignement et, dans certains cas, pour un accompagnement au long cours", précise-t-il.
Il estime travailler dans des conditions "correctes", au contraire de certains de ses collègues "davantage en difficulté dans des zones plus sensibles et avec un nombre d'élèves encore plus conséquent".
Néanmoins, il souligne que, tout en étant fonctionnaire de catégorie A, "la rémunération ne suit pas" et qu'il est engagé auprès d'un syndicat (Snasen) mobilisé pour obtenir une amélioration générale des conditions de travail.
"Mon rôle est d'assurer le climat le plus favorable possible à la réussite personnelle de chacun des élèves", explique Stéphane Gargaud : en les soutenant dans leurs difficultés scolaires, sociales ou entre élèves.
Ce qui l'amène à travailler avec l'équipe enseignante et l'infirmière scolaire, à être en contact avec les familles ou encore, dans certains cas, avec l'aide sociale à l'enfance. "J'échange aussi beaucoup avec mes consœurs et confrères, à la recherche des pratiques les plus adaptées", ajoute-t-il.
Tout en ayant des entretiens individuels, dans le respect du secret professionnel, avec les élèves les plus en difficulté, il mène aussi des actions collectives, par exemple sur la problématique du harcèlement.
"Les élèves sont les destinataires d'une multitude d'informations, j'essaie de les aider à avoir les bons repères", précise Stéphane Gargaud qui aimerait avoir davantage le temps et les moyens d'agir en prévention dans l'espoir d'une réduction du nombre de situations d'urgence.
Chaque année, il tient à accueillir un stagiaire, soucieux d'être "dans la transmission" auprès des futurs assistants sociaux scolaires.
"Je leur explique que le plus difficile à acquérir est probablement les clés d'un dialogue de qualité avec les adolescents. Ce n'est déjà pas simple de détecter les demandes des adultes, et leurs demandes cachées, ça l'est encore moins avec les jeunes qui ont d'autres codes", confie en effet Stéphane Gargaud.
(1) La prochaine session d'inscription est annoncée pour le printemps 2023.
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