Sous l'impulsion de différents acteurs de la mobilité inclusive, le métier tente de gagner en compétences et en visibilité.
Début 2019, la troisième promotion du diplôme interuniversitaire (DIU) de "conseiller mobilité insertion" de l'université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (Upec), de niveau III, débutait son parcours (sur 10 mois). Le cursus, accessible en formation continue, est animé par des universitaires et des professionnels spécialistes de la mobilité et de l'insertion.
"Cette formation s'adresse à des personnes qui se sont emparées de la problématique et que nous souhaitions à la fois mettre en valeur, en proposant une certification reconnue, et faire monter en compétences", explique Valérie Dreyfuss, déléguée générale du Laboratoire de mobilité inclusive (LMI).
Instance de réflexion et à l'action, associant acteurs publics et privés, le LMI s'est associé à l'Ecole d'urbanisme de Paris pour créer ce nouveau diplôme. "Depuis son lancement, nous avons musclé la formation en associant insertion professionnelle et insertion sociale afin d'aider à bien identifier l'ensemble des freins", précise Valérie Dreyfuss.
Les conseillers mobilité déjà en exercice sont généralement en poste au sein des plateformes de mobilité, lancées au début des années 2000 et portées par des associations, des collectivités territoriales ou encore des structures de l’insertion. Leur mission principale est d'accompagner les publics en insertion sociale et professionnelle, souvent orientés par un travailleur social, afin qu'ils deviennent autonomes dans leurs déplacements.
En plus d'un soutien très pratique – apprendre à lire un plan, à utiliser les transports en commun, aides financières… –, les conseillers peuvent à leur tour orienter vers des partenaires, comme des garages solidaires ou des auto-écoles sociales.
Des professionnels de l'insertion mais aussi des professionnels des secteurs transports et mobilité avec une spécialisation "inclusion" peuvent exercer la fonction de conseiller en mobilité. "Pas encore bien identifiés, les conseillers mobilité doivent encore se faire une place dans le paysage de l’action sociale", remarque Valérie Dreyfuss.
Selon une enquête du LMI, 50 % des personnes en insertion ont déjà dû refuser un emploi ou une formation faute de moyen pour s'y rendre. Plus globalement, sept millions de Français en âge de travailler sont concernés par les problèmes de mobilité et 41 % des employeurs ont des difficultés à pourvoir un poste pour des raisons de mobilité.
"Nous espérons que la future loi d'orientation des mobilités (loi LOM), actuellement en discussion, incitera les collectivités à faire encore davantage pour résoudre cette problématique qui touche à l'insertion sociale, à l'emploi comme au développement de leur territoire", commente Valérie Dreyfuss. "Nous avons plaidé en ce sens lors de notre participation aux récentes assises de la mobilité et à l'occasion des débats qui accompagnent le projet de loi".
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Les fiches métiers.
Les articles :
Cartographie des plateformes de mobilité, sur le site du laboratoire de la mobilité inclusive.
Diplôme de conseiller mobilité, présentation sur le site du laboratoire de la mobilité inclusive.
DIU de "conseiller mobilité insertion", présentation sur le site de l'Ecole d'urbanisme de Paris.
Projet de loi d'orientation des mobilités, sur le site du Sénat.
Assises nationales de la mobilité.
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