Aide-soignante dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) associatif de l'Hérault, Marie-Laure Fardel avait été déclarée inapte après un accident de travail. Soutenue par sa hiérarchie, elle est devenue infirmière et a été réembauchée dans l'établissement. Un parcours inspirant, au cours duquel elle a trouvé sa vocation.
J'ai d'abord été danseuse professionnelle, puis technicienne de maintenance dans un casino de jeux. Après un congé parental, je suis entrée dans le secteur médico-social comme agent de service hospitalier et j'ai obtenu le diplôme d'aide-soignante. J'ai exercé ce métier en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pendant dix ans, ça me plaisait beaucoup.
Malheureusement, j'ai été déclarée inapte après un accident de travail et reconnue travailleuse handicapée. J'avais très envie de rester dans le secteur de la gériatrie, mais sans le bac, difficile de trouver un métier compatible avec mon état de santé. Ma cadre et la directrice de l'époque m'ont encouragée à devenir infirmière.
Coup de chance, le seul institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de France destiné aux travailleurs handicapés se trouve justement à Montpellier. J'ai été admise dès la première tentative et j'y ai passé trois ans, jusqu'à l'obtention de mon diplôme le 9 juillet 2021. Trois jours plus tard, je signais mon CDI !
Pendant ma formation, j'ai effectué des stages dans d'autres secteurs, qui ont confirmé mon attachement à l'Ehpad, où la prise en soins est beaucoup plus individualisée. L'établissement est le domicile des résidents, on vit avec eux pendant plusieurs années, on rencontre leurs familles...
L'aspect relationnel est primordial. Dans les services de soins, on ne retrouve pas cette dimension d'accompagnement global.
C'est une idée reçue ! Avec l'alourdissement de la dépendance, l'évolution des pathologies, les soins requièrent de la technicité. Nous coopérons avec des partenaires comme l'hospitalisation à domicile, les équipes de soins palliatifs, la télémédecine... Je ne me contente pas de distribuer des médicaments !
Il faut aussi assumer sa place dans l'équipe, s'imposer par ses compétences sans jamais se mettre en surplomb. Il peut y avoir des moments de solitude : comme il n'y a pas de médecin en permanence, c'est à moi de prendre certaines décisions. Et je n'ai pas de collègue avec qui partager ma réflexion. Mais avoir de telles responsabilités, c'est enthousiasmant. Je ne suis pas cantonnée à un rôle d'exécutante.
Je ne peux pas porter de charges lourdes. C'est pour cela que je ne pouvais pas rester aide-soignante : même avec du matériel, les manutentions et les soins de nursing étaient trop physiques. En tant qu'infirmière, je ne suis plus censée effectuer ces gestes, donc je n'ai aucune restriction.
Ne pas se laisser décourager. Les démarches administratives sont lourdes. Quand j'ai monté mon dossier de formation, le médecin de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) s'est montré très dubitatif. Heureusement que j'étais déterminée, et soutenue par l'établissement !
Qu'on soit en fauteuil, diabétique, qu'on ait des problèmes de dos, même si l'état de santé se dégrade, le métier d'infirmier est si varié qu'on trouvera toujours un poste qui convienne. Il faut avoir le métier dans les tripes, et ne pas avoir peur de s'engager. À partir de là, rien n'est impossible.
Les articles :
– Travailleurs handicapés : quel accès aux métiers du social et du médico-social ?
– Formations sociales : une réorientation réussie via Oasis Handicap
– Chercher un emploi dans le social en tant que travailleur handicapé
– Formations sociales et handicap : des aides pour les étudiants
Cet article vous a intéressé ? Pensez à le partager !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.