"On n’est jamais directeur, on cherche à le devenir". C'est le message du texte qui a valu à Nicolas Daras, directeur adjoint d'un Ehpad au sein de l'association Agepaph-GCSMS Sagess, dans l'Allier, de recevoir à l'automne 2018 le Prix de la rédaction du mensuel Direction[s], sur le thème "Diriger demain".
Actuellement en cours de formation Cafdes (certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale), l'auteur s'y projetait dans un futur en deux versions : un directeur fuyant autant ses responsabilités que le regard de ses résidents et le dialogue avec ses collaborateurs versus un directeur "près des gens, de tous les gens, de leurs problèmes et, surtout, qui ne considère pas que le problème, c'est les gens".
Cette vision prophétique à double tranchant a séduit la rédaction de Direction[s] par l'originalité de son style mais aussi par ce qu'elle dit du métier de directeur, sur lequel Nicolas Daras porte un regard tout neuf.
Rien ne prédisposait en effet ce jeune quadragénaire à prendre des responsabilités dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), après une carrière dans l'audit financier, la banque et l'assurance. Rien, si ce n'est un cadre professionnel qui correspondait de moins en moins à ses aspirations éthiques.
Intéressé par l'aide aux personnes âgées, il contacte des directeurs d'Ehpad pour confronter cette piste de reconversion à la réalité. Le plus souvent, "mon profil les intéresse", raconte-t-il, "je peux apporter des choses différentes du fait de mes expériences dans la gestion comme dans le commerce, de ma vision du management, de ma capacité de négociation. Mais il me manque le diplôme, une acculturation".
Malgré son cursus déjà bien étoffé et l'investissement important que représente la formation, il décide alors de passer le Cafdes, délivré par l'Ehesp, et qui fait encore office de "sésame" pour nombre de recruteurs.
Un diplôme, c'est bien mais le terrain, c'est mieux pour faire ses preuves et observer avant de se jeter dans le bain. "Il faut pousser des portes et accepter de passer par la case stage, ça marche", recommande d'ailleurs Nicolas Daras, qui s'est lui-même si bien appliqué ce conseil qu'il a été recruté à l'issue d'un stage dans son organisation actuelle, avant même la fin de sa formation Cafdes.
C'est aussi sur le terrain qu'il a pu mesurer "la différence de culture" entre son nouvel environnement professionnel et ses expériences passées : "Je recherche évidemment en permanence à répondre aux besoins de nos usagers mais mon directeur parvient à faire une lecture plus critique que moi du fonctionnement de l’institution, de ces petits riens qui font que la personne est considérée ou pas ; une vision que je dois m’approprier", reconnaît-il.
Pour y parvenir, il a, par exemple, "pris le pli de ne jamais circuler dans l'établissement sans saluer les résidents. Je ne les connais pas aussi bien que mes collaborateurs qui passent huit heures par jour avec eux mais c'est important de les rencontrer, pour eux certainement mais aussi et surtout pour moi qui ai choisi cette reconversion".
De son ancienne vie, il a enfin gardé le réflexe de "s'assurer de l'efficience de l'utilisation des fonds dépensés", une exigence dont le secteur associatif ne peut plus faire l'économie, à l'heure où les restrictions budgétaires obligent les gestionnaires à serrer les cordons de la bourse.
Voir les offres d'emploi Directeur d'Ehpad.
Les fiches métiers :
Les articles :
"On n’est jamais directeur, on cherche à le devenir", texte de Nicolas Daras publié sur le site de Direction[s].
Présentation du Cafdes sur le site de l'Ehesp.
N.B. Le magazine Direction[s] et Le Media Social Emploi sont publiés par les Editions législatives.
Vous avez trouvé ce portrait intéressant ? Vous pouvez le partager dans votre réseau !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.