Leur nombre a été porté à plus de 400 l’an dernier. Les postes d’intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie connaissent une certaine dynamique, liée à des besoins croissants, depuis les premières expérimentations d’intervention de travailleurs sociaux en commissariat dans les années 1990.
Leur rôle, tel que défini par circulaire en 2006 ? Apporter une réponse immédiate, par une écoute approfondie, à toute personne se présentant au poste. Mais en pratique, comment devient-on intervenant social en commissariat ?
Pour qui souhaite s’engager dans cette voie, voici les points à retenir : trois profils sont privilégiés, il existe deux catégories d’employeurs, et une solide expérience est requise.
Assistants de service social, éducateurs spécialisés et conseillers en économie sociale et familiale (CESF) forment ainsi les profils les plus représentés parmi les intervenants en exercice. Ils sont recrutés soit par une collectivité, soit par une association, la structure employeuse restant l’autorité hiérarchique de l’intervenant social en commissariat.
En poste au commissariat de Villeurbanne depuis septembre 2021, Elise (1) est ainsi rattachée au service d’aide aux victimes de l’association rhodanienne Viffil SOS Femmes.
Fille d’un policier aujourd’hui retraité, c’est l’envie de terrain qui l’a menée vers ce type de poste, déjà exercé à Lyon, après plus d’une dizaine d’années de carrière dans une association d’aide à domicile : "Il est préférable d’avoir déjà de l’expérience en tant que travailleur social avant d’exercer cette fonction. Une dose d’humour est d’ailleurs bienvenue, pour compenser la lourdeur émotionnelle associée à ce travail."
Au quotidien, l’intervenant social rencontre en effet des situations parfois assez dégradées, passant sous les radars des services sociaux, "tel cet homme avec un syndrome de Diogène repéré à l’occasion de plaintes de voisins", illustre Elise.
Le travail consiste à évaluer la situation sociale puis à passer le relais aux dispositifs sociaux ad hoc.
Ce professionnel se positionne aussi à l’interface des équipes de police et de personnes venant parfois déposer une parole sur des années de vécu de violences intrafamiliales, lesquelles constituent la majorité des cas rencontrés.
"Je peux ainsi préparer une personne au dépôt de plainte pour l’aider à limiter son appréhension, ce qui peut faciliter le travail des policiers auxquels il importe d’avoir des éléments précis de façon à pouvoir qualifier les faits", illustre encore Elise.
Autant de missions impliquant écoute, empathie et neutralité, tout en préservant la confidentialité des échanges. "Je reste une travailleuse sociale avant tout", pointe Elise.
L'intervenante en commisariat insiste : "L’enjeu de ce type de poste est de préserver le secret professionnel tout en étant en capacité de communiquer avec les équipes de police pour faire avancer les situations, en aidant par exemple une personne à étayer une plainte afin que celle-ci soit recevable."
(1) Par souci de sécurité et de confidentialité, le patronyme n’est pas cité.
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