La Drees a suivi le parcours des éducatrices spécialisées (un métier à 79 % féminin) qui ont démarré leur exercice en 2011 ou 2012. Année après année, la proportion de celles qui occupent un poste d'éducatrice spécialisée diminue : trois ans plus tard, elles ne sont plus que 72 % à exercer, six ans plus tard, 60 %…
Au bout de la neuvième année, une éducatrice spécialisée sur deux a quitté son poste. À noter que ce chiffre qui peut paraître élevé l'est moins que le taux de départ des assistantes de service social (ASS) : au bout de neuf ans d'exercice, 63 % des ASS ont quitté la profession.
Mais que font les éducatrices spécialisées qui ont quitté la profession ? Une grande majorité d'entre elles reste dans le salariat avec deux orientations principales. Une bonne moitié quitte le social ou la santé pour se retrouver dans la formation continue, au service des collectivités locales ou bien comme assistante maternelle.
Une petite moitié de celles qui restent dans le salariat embrasse d'autres métiers dans le social, en premier lieu comme assistante de service social puis comme cadre de l'intervention socio-éducative. Les réorientations vers les métiers de la santé sont plus rares.
Ces chiffres globaux cachent des disparités internes. D'une part, les hommes quittent le navire plus souvent : 57 % après neuf ans d'activité contre 47 % pour les femmes. De même, les diplômés du supérieur ont tendance à rester plus longtemps en fonction, puisqu'ils ne sont que 43 % à abandonner le métier (contre 53 % des moins diplômés).
Les hommes étant généralement moins diplômés que les femmes, il est difficile de savoir si leur taux de départ plus important est lié au genre ou au niveau de diplôme. En revanche, l'entrée plus ou moins jeune dans le métier a peu d'influence sur l'âge de départ.
L'étude de la Drees permet également de mesurer le nombre d'employeurs qu'ont connus les éducatrices spécialisées, en tout cas pour celles qui sont restées dans la profession au moins neuf ans.
Un peu plus de la moitié d'entre elles (56 %) n'ont connu qu'un seul employeur, mais la moyenne assez élevée (2,4 employeurs) montre qu'une proportion importante de professionnelles a souvent changé de structure.
De façon logique, la progression dans la carrière a des effets sur la nature du contrat des éducatrices spécialisées. "Au cours des cinq premières années, la part de CDD baisse fortement, passant de 42 % l’année d’entrée à 6 % après cinq ans d’ancienneté", écrit la Drees. Il en est de même dans la fonction publique puisqu'entre la première et la cinquième année d'activité, la part de titulaires passe de 13 % à 35 %.
Le champ associatif emploie quasiment six éducatrices spécialisées sur dix, contre quatre sur dix pour le secteur public. Le travail dans le secteur privé lucratif reste très marginal.
Pour ce qui est des salaires, le choix de quitter la profession est souvent payant puisque le salaire augmente davantage que celui des professionnelles qui sont restées éducatrices.
Et justement, combien gagnent les éducatrices spécialisées ? La Drees évalue en 2021 le revenu annuel moyen des 116 000 éducateurs et éducatrices spécialisées à 20 560 euros. Ce chiffre qui correspond à un équivalent temps plein prend en compte des situations de multisalariat qui concernent 9 % des professionnels.
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