En 2018, ils étaient un peu moins de 600 à s'être inscrits aux épreuves d'admissibilité dans les filières assistant de service social, éducateur spécialisé et éducateur de jeunes enfants de l'Ecole pratique de service social (EPSS) à Paris. En 2019, ils ont été plus de 2 200.
Entretemps, Parcoursup est passé par là, avec la première génération d'étudiants en travail social à passer par cette plateforme d'orientation, dans la foulée de la réforme des formations sociales, obligeant les écoles à s'adapter.
"Nous avons repensé toutes nos épreuves d'admission au regard des contraintes de Parcoursup", témoigne Chantal Cornier, directrice générale de l'Institut de formation en travail social (IFTS) d'Echirolles (Isère).
Exit l'épreuve écrite d'admissibilité : les candidats ayant formulé des vœux pour un centre de formation étaient convoqués pour un entretien oral, après la première phase de sélection de Parcoursup, en avril.
"Nous avions un peu plus de deux semaines pour préparer les oraux et organiser les jurys", souligne Carole Roquigny, coordinatrice du service admission de l'EPSS. Et même s'ils n'ont été "que" 640 à confirmer leur vœu et à se présenter à l'entretien, cela a nécessité des réaménagements.
"Auparavant, nous organisions plusieurs sessions d'oraux dans l'année, là tout est concentré sur un mois entre l'envoi de la convocation et la fin des oraux", poursuit-elle.
Au terme des différentes étapes de confirmation des vœux, des candidats ont connu leur affectation tardivement. "Au moment de la rentrée, il y avait énormément de dossiers non finalisés, certains n'ayant appris que deux jours avant qu'ils étaient pris", souligne-t-elle.
Carole Roquigny craint par ailleurs que la suppression de l'épreuve écrite ait des conséquences sur le niveau des étudiants : "L'écrit dans le travail social est important, or nous constatons déjà que certains ont des difficultés dans ce domaine".
Afin de contourner cet écueil, certains centres de formation ont aménagé l'entretien : "Les candidats étaient convoqués une heure avant pour préparer des questions écrites, qui servaient de support à l'entretien", illustre Chantal Cornier, pour l'IFTS Echirolles. "En mettant les trois côte à côte – le dossier Parcoursup, le support écrit et l'entretien –, cela a plutôt bien fonctionné".
Au-delà de ces nouvelles modalités d'organisation, Parcoursup a permis de donner une meilleure visibilité aux formations en travail social. "Pour les assistants de service social, c'est la première année que l'on assiste à une remontée du nombre de candidats et que nous n'avons pas eu à faire de phase complémentaire", relève-t-elle, "tandis que le nombre d'étudiants en filière éducateurs spécialisés s'est stabilisé".
Mais il est encore trop tôt pour savoir si cette visibilité va rimer avec volatilité, si certains étudiants ont choisi cette voie par défaut ou attirés par une représentation trompeuse de ces métiers.
Enfin, Parcoursup a aussi pu jouer en défaveur de formations qui n'y sont pas intégrées, à l'image de celle de moniteur-éducateur : "Nous avons eu une baisse importante des inscriptions dans cette filière, beaucoup de candidats potentiels issus de bac pro étant dans une logique Parcoursup", pointe ainsi la responsable de l'IFTS.
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Les articles :
Le site Parcoursup, ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur.
Parcoursup esquisse une nouvelle vague dans les écoles de travail social, article paru sur Le Media Social, septembre 2019.
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