Le secteur social et médico-social souffre parfois d'une mauvaise image. Le prochain rapport de la mission El Khomri sur les métiers du grand âge doit d'ailleurs avancer des recommandations visant à mieux faire connaître ces professions pour pallier leurs difficultés de recrutement.
En attendant, c'est peut-être au cinéma que vont naître de nouvelles vocations, avec Hors normes, le nouveau film-événement d'Eric Toledano et Olivier Nakache, les réalisateurs d'Intouchables, qui sort le mercredi 23 octobre sur les écrans.
Drôle et touchant, ce long-métrage met en scène des personnages inspirés par deux associations accueillant des personnes avec troubles autistiques sévères : le Silence des justes et le Relais Ile-de-France.
Tourné au plus près du réel, il suit les péripéties de directeurs hauts en couleur (interprétés par Vincent Cassel et Reda Kateb) et d'éducateurs spécialisés issus de quartiers populaires, recrutés et formés sur le tas, parfois sans diplôme car, pour reprendre la punchline de l'un des héros : "Vous en connaissez beaucoup, des diplômes qui préparent à se manger des droites toute la journée ?"
Hors Normes donne ainsi à voir au grand public une image certes atypique mais positive du travail social, longtemps absent des écrans (à l'exception de la célèbre Joëlle Mazart, héroïne de la série "Pause café" qui passait dans les années 80 sur TF1) et souvent représenté de manière caricaturale.
Or l'émergence récente d'un nouveau cinéma social offre un reflet de ces métiers plus fidèle à la réalité. C'est le cas par exemple avec Pupille, de Jeanne Herry (2018), qui décrit avec sensibilité le quotidien d'un assistant familial et d'éducatrices spécialisées en protection de l'enfance (Gilles Lellouche et Sandrine Kiberlain notamment), sans oublier une assistante sociale du conseil départemental (Clotilde Mollet).
Ce film émouvant tranche, sur un sujet proche (l'adoption), avec la comédie Il a déjà tes yeux, de Lucien Jean-Baptiste (2016), où l'assistante sociale est un cliché ambulant (Zabou Breitman). A la télévision, la même actrice a d'ailleurs interprété une autre ASS, moins antipathique sinon plus crédible, dans Box 27, d'Arnaud Sélignac (2016), rediffusé sur France 2 en février 2019.
Quant à la jolie fable Cigarettes et chocolat chaud, de Sophie Reine (2016), elle échoue aussi à sortir des stéréotypes son personnage d'assistante sociale (Camille Cottin).
Plus ambitieux et dramatique, La Tête haute, d'Emmanuelle Bercot (2015) (avec Rod Paradot, Catherine Deneuve, Benoît Magimel), fait la part belle aux éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Certains jouent d'ailleurs leur propre rôle dans ce film, qui suit un jeune pris en charge dans un centre éducatif renforcé puis fermé (CER/CEF).
Comme Pupille et Hors normes, ce long-métrage a bénéficié d'un gros travail de préparation en amont avec des professionnels du secteur, ce qui lui confère un regard quasi documentaire sur les métiers du travail social.
La même approche de terrain donne, enfin, une touche d'authenticité au film Les Invisibles, de Louis-Julien Petit (2019), inspiré du documentaire de Claire Lajeunie Femmes invisibles – Survivre dans la rue (2015). La fiction se déroule dans un centre d'accueil de jour pour femmes sans domicile, avec des travailleuses sociales là aussi hors cadre (Audrey Lamy et Corinne Masiero) mais qui donnent singulièrement envie de les suivre dans leur engagement.
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Les articles :
Hors normes : quand l'autisme crève l'écran, article du Media Social (en accès libre).
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