Animateur, médiateur social, éducateur spécialisé, chef de service... Avant d'être directeur de centre éducatif renforcé (CER), Brahim Termellil a exercé, pendant une vingtaine d'années, différents métiers dans les champs de la prévention spécialisée et de la protection de l'enfance. Rencontre.
Son parcours commence dans la Nièvre des années 1990. "Je suis issu de la politique des 'grands frères'", explique-t-il. "J'ai fait mes premiers pas d'animateur après la création d'une association de quartier à Nevers. Mon but était de devenir acteur du quartier, de sortir de la stigmatisation qui entourait la population des quartiers populaires".
Il obtient ensuite un brevet d'Etat en médiation sociale pour contribuer au règlement de conflits entre habitants, avant d'exercer dans un centre social.
Le chemin de Brahim Termellil prend ensuite des accents provençaux : "J'avais une vingtaine d'années, je décide de quitter ma région pour gagner Marseille, en voiture, avec le peu d'argent que j'avais sur moi. Je commence à travailler en tant que médiateur social dans un quartier populaire de la ville, tout en passant un diplôme d'animateur de centre social".
Lui qui vient de l'éducation populaire et de la prévention spécialisée se tourne alors vers le métier d'éducateur spécialisé, qu'il exerce dans la protection de l'enfance. Puis il passe un diplôme d'encadrement (le Caferuis, en l'occurrence) et devient chef de service dans une maison d'enfants à caractère social (Mecs).
Son évolution professionnelle se poursuit par l'obtention d'un mastère spécialisé "management des structures d'action sociale et de santé", avant de prendre la direction d'un centre éducatif renforcé (CER) ouvert par le Groupe SOS dans les Hautes-Alpes en 2016.
Les principales qualités nécessaires pour travailler auprès de jeunes sous main de justice ? "Résilience et empathie", répond-il sans hésiter. "Il faut avoir une certaine compassion pour la situation de ces jeunes, qualité à avoir quel que soit le public que l'on accompagne dans le secteur social, d'ailleurs", souligne-t-il.
Plus spécifiquement, "un enfant ne naît pas délinquant, il le devient : c'est le résultat de problématiques sociales, scolaires, familiales...", insiste-t-il.
Et le directeur de poursuivre : "Beaucoup des représentations qui circulent sur la délinquance des jeunes sont issues de la méconnaissance de ces publics. Il peut d'ailleurs y avoir une certaine appréhension des professionnels de l'action sociale à venir travailler dans le champ de la justice des mineurs, car remobiliser ces jeunes, c'est forcément conflictuel". Cependant, il en est convaincu, tout le monde peut intervenir auprès de ces publics, "à condition d'y être formé".
"On peut bâtir des projets en éloignant géographiquement ces jeunes de la ghettoïsation dans laquelle ils évoluent et en les plaçant auprès d'adultes bienveillants", détaille-t-il ainsi.
Et c'est ce que Brahim Termellil s'emploie à faire à la tête de son CER : "Notre but est que ces jeunes puissent devenir acteurs de leur parcours et exister dans le système, en restaurant leur pouvoir d'agir et, par là, leur estime de soi".
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