Les employeurs associatifs du secteur social et médico-social embauchent-ils facilement des personnes en situation de handicap ?
C’est ce qu’a cherché à savoir l’association OETH (Obligation d’emploi des travailleurs handicapées), qui porte l’accord "handicap" de plus de 17 900 établissements du secteur, dans le cadre d’un sondage de BVA People Consulting.
Réalisée auprès de 250 professionnels adhérents à OETH, l’enquête – dévoilée le 13 juin lors du lancement de l’opération Handiss’pensables - montre que "malgré les réticences toujours persistantes, les arguments en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap gagnent du terrain".
Ainsi, 65 % des répondants jugent "facile" d’employer une personne handicapée, soit sept points de plus que lors de la précédente enquête, en 2022. Plus de 70 % considèrent même que c’est "une manière de contribuer en interne au changement des mentalités" et, pour 57 % "une opportunité de s’ouvrir à de nouvelles compétences".
Près des deux tiers d'entre eux ont cherché à recruter un travailleur en situation de handicap au cours des trois dernières années et "dans une large majorité des cas, ces recrutements ont abouti".
Pour cela, près de la moitié des directeurs interrogés sont passés par des organismes spécialisés de type Cap emploi.
Toutefois, l’enquête montre que le fait de "recruter une personne en situation de handicap reste quelque chose de difficile pour près d’un établissement sur deux".
Parmi les freins avancés par les gestionnaires figurent, en premier lieu, l’incompatibilité avec un certain nombre de métiers du secteur. Viennent ensuite les investissements nécessaires à l’aménagement des locaux et des postes de travail ou le manque de connaissances sur le handicap.
Les formations spécifiques des managers ou équipes RH à l’embauche et à l’intégration de travailleurs handicapés sont encore marginales dans le secteur, note l’enquête. Et seul un tiers des établissements a mis en place une action de sensibilisation sur la thématique du handicap au travail au cours de l’année.
À travers ces résultats, Pierre-Marie Lableis, directeur général de l’OETH, constate "l’ambivalence des directeurs qui, d’un côté perçoivent l’emploi des personnes handicapées comme une évidence, mais, de l’autre, déplorent des freins à ces recrutements".
Sur le terrain, Thibault Ronsin, directeur des ressources humaines du Groupe SOS, invite à "passer par l’exemple pour montrer que cela est possible". Il rappelle que le handicap est une "forme de fragilité qui peut devenir une compétence supplémentaire dans le cadre de la pair-aidance".
Pour "casser les idées reçues", le groupe SOS a ainsi lancé, en interne, une campagne de communication faisant intervenir des travailleurs handicapés afin de mettre en avant la qualité de l’accompagnement dont peut faire preuve un professionnel touché personnellement par le handicap.
Les articles :
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Et aussi, dans Le Media Social : "Emploi et handicap : "On peut être aide-soignant et avoir une RQTH"
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