Dans le domaine de la profession de l'enfance, la grande majorité des assistants de service social sont "expérimentés et stables dans leur fonction" : ils exercent cette profession et occupent le même poste depuis plus de cinq ans, rapporte en effet l'Association nationale des assistants de service social (Anas) dans une étude rendue publique en janvier 2020.
Cette enquête a été menée en juin-juillet 2018 par voie de questionnaire auprès des adhérents de l'Anas – dont un tiers ont répondu (soit environ 300 personnes) – afin de réaliser "un état des lieux des préoccupations et des atouts" de ces professionnels dans le champ de la protection de l'enfance
Sans surprise, les départements étant chefs de file de la protection de l'enfance, ils figurent parmi les principaux employeurs des ASS qui interviennent dans ce domaine (à plus de 40 %), devant les associations (18 %). Par ailleurs, la majorité des répondants occupent un poste en polyvalence de secteur (37 %).
Cela dit, pour la quasi-totalité des professionnels interrogés, la protection de l'enfance est la plus prioritaire de leurs missions (plus de 94 %) et la majeure partie d'entre eux ont "déjà transmis des informations préoccupantes concernant une situation de mineur en danger ou en risque de l'être aux services d'un département".
La transmission d'informations préoccupantes (IP) est d'ailleurs un acte relativement courant : plus de la moitié des ASS l'ont fait au cours des 12 mois précédant l'enquête (52 %), et même plus de six sur dix si l'on étend la durée d'observation à deux ans (64 %).
C'est bien la preuve, pour l'Anas – alors que la protection de l'enfance n'est pas censée être prépondérante dans les missions des assistants sociaux – que, "conformément à un usage hérité de l'histoire de la profession, [ils] s'emparent pleinement du sujet et apparaissent comme un maillon essentiel de la chaîne de la protection de l'enfance".
Leur mobilisation sur le sujet ne dispense pas les assistants sociaux de douter de leur positionnement : seuls 13 % des sondés, par exemple, déclarent disposer "d'indicateurs fiables pour mesurer le danger".
En outre, "au doute et à l'incertitude technique, s'ajoute le cadre législatif et administratif mouvant du secteur de la protection de l'enfance", souligne l'Anas, en rappelant les réformes importantes qu'ont été pour les travailleurs sociaux les lois du 5 mars 2007 et du 14 mars 2016 mais aussi les plans de lutte engagés depuis 2017 contre les violences faites aux enfants.
"Cette effervescence continue des politiques publiques (…) contraint aussi les ASS à s'adapter en permanence", mais ils ne s'en déclarent pas pour autant stressés, révélant ainsi "un fort niveau de professionnalisme malgré des situations souvent très complexes".
Pour y faire face, "la confiance accordée aux collègues apparaît comme un élément essentiel", car c'est vers leurs pairs, "membres de l'équipe sociale ou pluridisciplinaire", que se tournent en premier les assistants sociaux en cas de difficultés, constate enfin l'organisation. Elle plaide ainsi pour une meilleure reconnaissance des "compétences de conseil technique" acquises par les assistants de service social.
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Les articles :
Questionnaire protection de l’enfance juin 2018, sur le site de l'Anas.
Les assistants sociaux toujours mobilisés pour la protection de l’enfance, article du Media Social.
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