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Employeur comme centre de formation doivent s’assurer de la faisabilité du projet de l'alternant qu'ils envisagent de recruter. © Getty imagesRecruter un apprenti en travail social : les points de vigilance
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Croix-Rouge Compétence gère 157 instituts de formation sur 60 sites, dédiés aux métiers du sanitaire et du social, dont la plupart pratiquent l’alternance. Les sites mettent en relation les candidats à l’apprentissage et les employeurs, notamment en diffusant leurs offres d’emploi.
Un salarié en formation
"Même si la situation varie d’un département à l’autre, les employeurs sont de plus en plus ouverts à l’apprentissage", note Bernard Souranonh, responsable national du CFA et de l’alternance à Croix-Rouge Compétence.
"Néanmoins, il faut savoir détecter des démarches opportunistes d’employeurs qui ont de telles difficultés de recrutement qu’ils peuvent envisager l’apprentissage avant tout comme un moyen de recruter, en apparence facile et peu coûteux. Les recruteurs doivent bien considérer l’apprenti comme un salarié en formation", souligne-t-il.
Un projet "faisable"
L’entretien préalable mené avec le candidat, qui sera doublé par un entretien du côté de l’institut de formation, doit balayer le plus de points possibles : bien entendu, sa motivation, son projet professionnel, mais aussi, ses conditions de vie à l’entrée en apprentissage, comme, par exemple, sa mobilité.
"Employeur comme centre de formation doivent s’assurer de la faisabilité du projet. Se pose pour certains candidats la question de la garde d’enfants quand ils sont parents. Il faut que leur organisation soit au point, nous essayons de les accompagner sur cette question", explique Antoine Bruno, directeur d’établissement Croix-Rouge Compétence (Ollioules, Var).
Soigner l'intégration
"Certains employeurs jettent directement leur apprenti dans le grand bain, avec cette idée fausse qu’il faut souffrir à ses débuts pour prouver qu’on est fait pour le métier", regrette Bernard Souranonh.
"Nous, nous plaidons pour une intégration accueillante, avec des briefings réguliers sur les ressentis de l’apprenti. Il faut aussi avoir en tête qu’un apprenti qui arrête prématurément son contrat, c’est un futur professionnel en moins pour des secteurs qui en manquent cruellement", ajoute-t-il.
Un projet d’équipe
"L’intégration et l’accompagnement d’un apprenti, ce n’est pas le souci du seul maître d’apprentissage mais bien le projet d’une équipe", insiste Antoine Bruno.
Croix-Rouge Compétence propose des formations dédiées aux maîtres d’apprentissage (certification MATU) et réunit sur site ces derniers afin de favoriser l’échange de pratiques.
Respecter le cadre
Tout comme un apprenti a des obligations, son employeur a un cadre réglementaire à respecter. "Nous rappelons, par exemple, qu’un apprenti ne peut pas travailler de nuit alors qu’il est attendu le lendemain en formation", rappelle Antoine Bruno, "toutes les parties prenantes doivent viser le succès à la certification".
Voir à long terme
"Même si ils sont sous la pression des problématiques de recrutement, les employeurs se lançant dans cette voie doivent penser le projet sur plusieurs années, jusqu’à la prise de poste du futur professionnel", conseille Bernard Souranonh.
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