Réunir les familles réfugiées : à la croisée du social et du juridique

Charlotte Lassus est juriste au sein du service de rétablissement des liens familiaux (RLF) de la Croix-Rouge française. Elle accompagne des personnes bénéficiaires d’une protection internationale pour leur permettre de retrouver leurs proches.

 

---

Nos offres d'emploi

---

 

 

Juriste de formation, sensibilisée aux droits des étrangers par son expérience bénévole à Amnesty International et au service de rétablissement des liens familiaux (RLF) de la Croix-Rouge française, Charlotte Lassus débute sa carrière au centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de Sarcelles.

 

Elle y occupe plusieurs postes successifs, toujours à cheval entre le juridique et le social, comme l’est encore son poste actuel pour le programme "Réunification familiale".

 

Rechercher des proches

Les personnes accompagnées par Charlotte dans ce cadre bénéficient d'une protection internationale (réfugiés, apatrides et bénéficiaires de la protection subsidiaire). La plupart d'entre elles ont d’abord réalisé une demande de recherche auprès du service RLF de la Croix-Rouge française.

 

Cette demande peut être transmise dans le pays d’origine ou sur la route migratoire afin de retrouver les proches et favoriser la reprise de contact entre les familles séparées par les conflits armés, les catastrophes naturelles, la migration, etc.

 

Un réseau international

Lorsqu’une personne souhaite ensuite faire venir sa famille, elle peut solliciter le programme "Réunification familiale", souvent via un intervenant social. Charlotte va alors constituer un dossier de demande de visa visant à prouver le lien familial et se mettre en attache avec l’ambassade française la plus proche. 

Pour ce faire, elle travaille au quotidien avec ses collègues du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des Croix-Rouge et Croissant Rouges locaux dans tous les pays du monde. Ceux-ci prennent contact avec la famille du réfugié, peuvent lui remettre le dossier préparé par Charlotte et l'accompagner aux rendez-vous à l’ambassade jusqu’à obtention du visa permettant à la famille de voyager en toute sécurité.

 

"C’est vraiment précieux de pouvoir bénéficier d’un tel réseau à l’international", reconnaît Charlotte.

 

Avec les intervenants sociaux

Charlotte est également en lien constant avec les intervenants sociaux accompagnant la personne réfugiée en France : éducateurs des centres d’hébergement ou assistants sociaux de secteur, bénévoles des bureaux RLF de la Croix-Rouge dans différentes villes de France, etc.

Elle gère une quarantaine de dossiers avec ses collègues et suit chaque situation individuellement. "On réalise aussi une action de plaidoyer diplomatique auprès des ambassades pour s’assurer du traitement du dossier dans un délai raisonnable et pour mettre en lumière la vulnérabilité des personnes."

 

Un métier qui a du sens

Charlotte suit les personnes jusqu’à l’arrivée à l’aéroport, pour l’accueil des familles : "Voir les personnes se retrouver, c’est particulièrement touchant." Elle se souvient par exemple d’un réfugié érythréen qu’elle avait connu épuisé, très vulnérable. Quand il a retrouvé sa famille, "en quelques semaines, il est revenu à la vie, vraiment !"

 

Des moments qui donnent tout son sens à son action. "Il y a un peu de fierté, de se dire qu’on est une petite pièce de ce puzzle. C’est vraiment magique de pouvoir travailler à réunir des familles."

 

---

Voir nos offres d'emploi

---

 

Voir aussi

 

Les fiches métiers.
 

Les articles :

– Travail social : quels professionnels sont recherchés en Cada ?
– Travail social : une éducatrice spécialisée aux côtés des réfugiés
– Travail social : quelles compétences sont recherchées en CPH ?
– Travailler avec les MNA : avez-vous les qualités requises ?

 

Cet article vous a intéressé ? Pensez à le partager !