C'est l'une des professions historiques du travail social qui nécessite, pour l'exercer, d'être titulaire du diplôme d'État de technicien de l'intervention sociale et familiale (DETISF). Pourtant, le métier de TISF reste assez méconnu, de même que ce diplôme.
"L'une des raisons en est que le support de leur intervention est la vie quotidienne : on pense que tout le monde sait faire", constate Agnès Fostel, cadre pédagogique, responsable des formations TISF et CESF (conseiller en économie sociale familiale) à l'Institut régional du travail social (IRTS) de Franche-Comté.
"Par ailleurs, le métier de TISF est souvent assimilé à celui d'aide à domicile car 85 % des postes se trouvent dans des associations d'aide à domicile", poursuit la formatrice.
Mais on peut "également en trouver dans des institutions telles que les instituts médico-éducatifs (IME), les maisons-relais, les Esat… Toutes les structures qui peuvent avoir besoin d'une approche technique et pratique de la vie quotidienne".
Cet aspect très pratique du métier doit être bien compris avant de se lancer dans la course au diplôme d'Etat de TISF. De niveau IV, il est délivré à l'issue d'une formation de deux ans accessible sans condition de diplôme préalable, en formation initiale, en situation d'emploi, en apprentissage, en contrat de professionnalisation ou dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience (VAE).
Le cursus compte 950 heures d'enseignements théoriques pour 1 155 heures de périodes pratiques (33 semaines), et couvre six domaines de compétences.
Il prépare les futurs professionnels à assurer la réalisation des actes de la vie quotidienne ou un accompagnement à la parentalité, auprès de personnes fragilisées (par des difficultés sociales, le décès d'un parent, une hospitalisation, une naissance, un accident…).
La formation comprend donc "des cours très concrets sur l'alimentation (sur les apports en protéines, glucides, lipides), sur l'entretien du linge et du logement", décrit Agnès Fostel, qui ajoute que, "dans leur transmission des gestes de la vie quotidienne, on apprend aux étudiants à intervenir à partir des potentialités de la personne sans calquer son expérience personnelle".
Cette distanciation fondamentale est également travaillée dans les écrits réalisés en formation : "Nous les corrigeons pour qu'ils ne soient pas dans le jugement".
Et si les activités de la vie quotidienne sont le support principal à partir duquel les TISF accompagnent les personnes vers l'autonomie, leur intervention est également étayée par des connaissances acquises en formation dans le champ de la sociologie, de la psychologie, des politiques sociales, du travail en réseau, etc.
Le rôle des TISF dans la protection de l'enfance est, enfin, mieux reconnu depuis la loi du 5 mars 2007.
"Si un travailleur social se pose des questions, il va demander à une TISF d'intervenir pour une évaluation pragmatique de la situation de la famille", souligne Agnès Fostel, "car entre une assistante sociale qui passe une fois tous les 15 jours et une TISF qui va passer trois ou quatre heures dans la famille, la seconde sera plus à même de repérer les difficultés".
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