A la fin des années 90, alors qu'elle termine le lycée, Stéphanie Ladel cherche à s'orienter vers un métier où elle se sentirait "utile" et ne "s'ennuierait pas". Elle se présente dans une école publique préparant au diplôme d'Etat d'assistant(e) de service social.
"Les conditions d'entrée n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui", remarque-t-elle, "il y a avait environ une place pour une quarantaine de candidats et peu d'étudiants sortant tout juste du lycée." Diplômée à 21 ans, elle est aussi à l'époque toute jeune maman, et ne cherche pas tout de suite son premier poste.
Pendant une dizaine d'années, elle n'exerce pas son métier d'assistante sociale mais multiplie les expériences professionnelles, avec ou sans rapport avec le secteur social : enseignement, marketing, commercial… Sans oublier le bénévolat (notamment pour une ligne d'écoute de personnes âgées maltraitées).
Et puis, " j'ai eu envie de 'métaboliser' tout ce que je savais faire, ce qui m'a ramenée à ma formation initiale".
Elle détermine alors les conditions dans lesquelles elle souhaite exercer et les bases de la relation qu'elle entend nouer avec les personnes qui la solliciteraient.
Stéphanie Ladel veut en effet "offrir des choix à la personne", comme celui de pouvoir choisir le professionnel qui l'accompagne, de pouvoir arrêter l'accompagnement ou encore d'être détentrice de son dossier. Elle veut aussi, en tant que professionnelle, s'appuyer sur des entretiens d'une heure, "aussi longs que nécessaires".
Après avoir suivi plusieurs formations à l'entrepreneuriat, elle crée, sur ces bases, Cabinet Social, en se présentant comme "consultante sociale" afin de "s'éloigner des stéréotypes associés à la profession".
"Il me semble important qu'il existe un service social de ville comme il existe une médecine de ville", insiste-t-elle.
En 2016, elle obtient un diplôme interuniversitaire (DIU) en addictologie, l'addiction étant un problème fréquemment rencontré par les travailleurs sociaux.
"Les personnes touchées par une addiction sont réputées difficiles à accompagner, notamment par leur inconstance", précise la professionnelle. "J'ai pensé : 'Qui peut le plus, peut le moins. Si je pratique une relation d'aide qui convient à ces personnes alors je saurai accompagner tout type de personne'."
Loin d'être isolée, elle témoigne enfin de contacts réguliers avec différents travailleurs sociaux et médico-sociaux pouvant intervenir dans une situation. Elle est aussi en relation avec d'autres travailleurs sociaux installés en libéral et propose d'ailleurs des formations pour le devenir.
"Je suis très sollicitée par des professionnels souhaitant devenir indépendants, même des jeunes diplômés", souligne-t-elle. "Je leur fais part de l'important investissement personnel et de la part d'incertain que cela implique." Et demain ? Stéphanie Ladel trouverait intéressant que l'exercice libéral du métier d'assistante sociale soit observé cliniquement et évalué.
La fiche métier Assistant de service social.
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