Détentrice du diplôme de moniteur-éducateur en 1999, Nelly Guillot entame sa carrière de travailleuse sociale au sein d’une maison d'enfants à caractère social (Mecs), en particulier auprès des adolescents, "son public de prédilection".
Poussée par sa direction, elle entame une formation d’éducateur spécialisé, dont elle ressort diplômée en 2009.
Dix ans plus tard, nouveau virage, alors qu'elle occupe un poste dans le champ du handicap, au sein de l'Unapei, elle valide une formation de conseillère conjugale et familiale et de sexothérapeute.
Mais est-ce vraiment si éloigné de sa formation initiale ? Nelly Guillot y voit plutôt un lien : "Les enfants sont des victimes collatérales des conflits parentaux, si on peut agir en prévention, on agit aussi pour eux".
Elle a alors le projet de travailler comme éducatrice spécialisée à 80 %, et de consacrer le reste de son temps au développement d’un cabinet de conseillère conjugale et familiale et sexothérapeute.
Pendant la crise sanitaire, Nelly Guillot est suspendue de son poste à l’Unapei car elle refuse l'obligation vaccinale. "J’ai ensuite multiplié les missions de travailleuse sociale dans des structures qui le permettaient, et j'ai aussi travaillé à l’usine", explique-t-elle.
Un parcours qui la mène à répondre à une offre d’emploi de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de la petite commune de Charlieu (Loire). "L’annonce mentionnait la recherche d’un éducateur spécialisé ou d’un détenteur d’un BPJEPS avec 'certificat complémentaire direction' sur un poste d’animateur pour le secteur jeunesse. J’étais curieuse de comprendre le pourquoi de ces critères, et je souhaitais retrouver le public jeune", se souvient-elle.
Elle est recrutée. Après plusieurs CDD, elle signe un CDI et finit par obtenir un salaire aligné sur celui de son précédent poste d’éducatrice spécialisée dans le secteur social.
"En plus d’animations variées, nous animons un accueil libre où viennent des jeunes en grande difficulté, souvent déscolarisés. Il s’agit autant d’écoute que d’accompagnement à des projets collectifs. Bien entendu, nous les orientons vers les autres structures du public jeune, comme les missions locales. Mais ils ont souvent épuisé toutes les solutions d’accompagnement avant de venir vers nous. Finalement, je ne suis pas si éloignée de ma mission d’éducatrice spécialisée en Mecs", développe Nelly Guillot.
Sa mission est aussi de créer les conditions d'une mixité sociale entre des jeunes très isolés et des jeunes entourés par leur famille, un principe fondateur des MJC, nées du mouvement d’éducation populaire.
"La MJC, qui gère un accueil de loisirs, a la même démarche de mixité sociale envers les familles des enfants, d’aller plus loin que la proposition de service", souligne-t-elle.
Nelly Guillot a déjà entendu un travailleur social lui dire : "Tout ce parcours pour finir dans l’animation !" : le signe, selon elle, d’une méconnaissance de l’activité des MJC et de jugements de valeur entre professionnels.
"Même au sein de la protection de l’enfance, il y a une hiérarchie entre éducateurs, travailler en milieu ouvert étant considéré comme le Graal !", déplore-t-elle.
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