"On assiste de plus en plus à des collaborations entre Etats, associations, groupements de recherches… pour promouvoir les échanges internationaux des intervenants du champ social".
Le constat, formulé par Jean-Marie Vauchez, président de l'Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones), parle de lui-même : le travail social s'internationalise. Mais comment un professionnel peut-il concrètement s'expatrier ?
Depuis plusieurs années, les Etats européens poursuivent un processus d'uniformisation de leurs diplômes afin de faciliter la mobilité des étudiants et celle des professionnels.
En pratique, cela signifie que toute personne qui détient un titre lui permettant d'exercer un métier dans son pays doit être considérée comme qualifiée pour l'exercer dans les autres pays européens (États membres de l'UE, de l'espace économique européen – Islande, Liechtenstein, Norvège – et Suisse).
Les démarches diffèrent cependant selon que la profession est réglementée ou non dans le pays d'accueil (voir la base de données des professions réglementées). Lorsqu'elle l'est, comme c'est le cas pour les assistants de service social en France et dans de nombreux pays de l'UE, le candidat à l'expatriation doit adresser une demande de reconnaissance des qualifications professionnelles à l'autorité compétente.
Cette reconnaissance pourra être subordonnée à une mesure de compensation (exigence d'expérience professionnelle, d'un stage d'adaptation ou de la réussite d'un test d'aptitude). A noter : des "points de contact" nationaux peuvent fournir des informations sur les démarches à effectuer.
Si la profession n'est pas réglementée, le titulaire du diplôme n'a, a priori, pas à demander de reconnaissance. Il reviendra uniquement à l'employeur de décider de l'embauche.
En dehors de l'Europe, les règles de reconnaissance ne sont pas uniformes et il convient de se renseigner auprès de chaque autorité nationale chargée des questions d'enseignement supérieur.
A ce titre, l'organisme européen Enic-Naric, spécialisé dans la définition des équivalences, peut fournir de nombreuses informations sur les procédures applicables.
Au Québec, il existe une reconnaissance d'équivalence entre le titre réservé de travailleur social et le diplôme d'État français d'assistant de service social (DEASS). Les titulaires de celui-ci peuvent donc obtenir un permis de travailleur social auprès de l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ).
Les titulaires des autres diplômes doivent, quant à eux, obtenir une évaluation comparative de leurs études auprès du ministère de l'Immigration, diversité et inclusion avant de demander leur équivalence à l'OTSTCFQ.
Si les équivalences de diplômes dans le travail social progressent, l'exercice concret de la profession dans un autre pays peut demeurer difficile.
La barrière de la langue en est l'une des principales raisons. "Les métiers du social sont des métiers de la parole avec l'usager et ils demandent une maîtrise parfaite de la langue", pointe ainsi Jean-Marie Vauchez, de l'Ones.
Par ailleurs, "nous avons une organisation du travail social assez unique en France et il sera souvent difficile au travailleur social de retrouver son métier à l'étranger", poursuit-il. Ce que confirme le ministère de la Santé et des Solidarités lui-même : "La France dispose d'une diversité de formations et de diplômes qu'on ne retrouve qu'exceptionnellement dans les autres pays, [et] il n'est donc pas toujours facile d'établir des correspondances".
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Où trouver les offres d'emploi des pays étrangers ?
Le réseau Eures centralise les offres proposées dans l'Union européenne.
Le service international de Pôle emploi recense, quant à lui, les offres d'emploi partout dans le monde.
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