À 29 ans, Anaelle Couillet affiche une carrière déjà bien remplie (voir note en bas de page) : après avoir obtenu son diplôme d'Etat d'assistante de service social (DEASS), elle a exercé sept ans ce métier en psychiatrie, c'est-à-dire "la durée minimale d'activité pour pouvoir se présenter au DEIS", précise la jeune femme, qui a décroché ce diplôme d'Etat en ingénierie sociale en 2019.
Un laps de temps dont elle a profité pour passer un master 1 en sciences de l'éducation, avant de compléter son parcours pré-DEIS avec une expérience de chef de projet en santé mentale dans une grande collectivité locale. Elle y a notamment tenu un rôle de conseillère des autres assistantes sociales de l'organisation.
Le DEIS en poche, elle postule pendant le premier confinement, début 2020, auprès d'un acteur du logement accompagné, l'Adef, où elle signe finalement, en septembre dernier, un contrat à durée déterminée avant d'être confirmée en CDI.
Elle est ainsi passée de la fonction publique territoriale à un employeur associatif qui gère 47 résidences où logent quelque 9000 personnes précaires ou migrants, par exemple, en Ile-de-France.
Anaelle Couillet y est donc "responsable en ingénierie sociale" : "Je travaille sur deux volets, explique-t-elle, la conception de la politique de l'association sur les thématiques de la santé et de l'accès aux droits – en lien avec les recherches de subvention lors des appels à projet – et l'appui aux professionnels sur le terrain, majoritairement des responsables de résidences et des médiateurs sociaux".
Avant de préciser : "J'œuvre à l'évaluation et l'harmonisation des pratiques avec la construction d'outils, l'organisation de réunions et de groupes de travail."
"Au quotidien, j'alterne entre le bureau et une présence sur le terrain, essentielle pour se faire connaître et créer de la confiance à long terme, tant avec les professionnels de l'Adef qu'avec les partenaires. D'autant plus que j'ai insisté, lors de mon recrutement, pour que ma mission comporte aussi un volet 'capitalisation', pour valoriser les outils créés par les professionnels de terrain, très utiles tant aux acteurs qu'à nos publics mais qui sont, trop souvent, peu valorisés."
C'est à l'Institut régional du travail social (IRTS) de Paris-Parmentier qu'Anaelle s'est préparée au DEIS. "La formation m'a très bien préparée mais cela dépend de chacun : pour ma part, j'avais besoins de sortir de ma zone de confort, ayant principalement exercé dans le secteur de la santé mentale, souligne-t-elle. Au final, le DEIS apporte une posture, une méthodologie qui me manquaient."
Au cours de la formation, "une grande source d'enrichissement tient aussi au fait d'étudier et de côtoyer des homologues ayant des parcours différents ; j'ai apprécié cette complémentarité, cela m'a été précieux".
Une fois le diplôme en poche, la jeune femme a été surprise de la rapidité avec laquelle elle a trouvé un poste (avec le statut de cadre socio-éducatif, elle travaille en principe 37 heures par semaine, avec des récupérations, pour 3 500 euros bruts par mois). "Le diplôme a encore une image floue mais l'intérêt de l'employeur est réel ; et le fait d'avoir été assistante sociale en psychiatrie a probablement joué", conclut-elle.
*Cet article a été publié en 2021. Annabelle Couillet est aujourd'hui adjointe au chef de pôle santé mentale à la direction de la santé publique de la Ville de Paris.
Nos fiches métiers.
Nos articles :
- DEIS : pourquoi devenir un expert en ingénierie sociale ?
- Obtenir le DEIS, diplôme de l'expertise en travail social
- Encadrement : comment et pourquoi passer le Caferuis ?
- Devenir éducateur spécialisé ? Presque : "conseiller éducatif"
Vous avez aimé ce témoignage ? Merci de le partager !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.