Dès le baccalauréat, on est très loin, avec Frédéric Verharne, de la filière "social". "J’ai passé un bac mathématiques et technique, avant d’obtenir un BTS construction navale", raconte-t-il.
En 1986, il entre à l’Éducation nationale par la porte de la formation pour adultes et exerce pendant une quinzaine d’année dans un Greta (groupement d'établissements publics locaux d'enseignement).
"Une de mes missions a consisté à former des personnes aux besoins des nouvelles entreprises qui s’installaient dans le bassin de Dunkerque, alors en pleine reconversion", précise-t-il.
Cette activité l’amène à travailler en partenariat avec le pôle insertion du centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville, en direction d’un public très éloigné de l’emploi.
Il tient à valider cette longue expérience au Greta en passant, en formation continue, un DESS "ingénierie de l’éducation", option responsable de formation. En 2002, alors qu’il a gagné le titre de conseiller en formation continue, il ressent le besoin d’évoluer.
"Plusieurs directions étaient envisageables mais j’ai opté pour le domaine des collectivités territoriales et j’ai pris le poste de directeur adjoint du CCAS, au pôle inclusion, puis celui de directeur de mairie de quartier, toujours à Dunkerque, successivement dans deux quartiers différents", retrace-t-il.
En 2020, au cœur de la crise sanitaire et sociale liée au Covid-19, il prend la direction du CCAS, toujours sans diplôme du secteur social en poche. "La légitimité se gagne sur le terrain et les différentes approches représentent autant de richesses", assure-t-il.
"Mon rôle est avant tout de fédérer des compétences pour avancer ensemble. J’essaye d’être dans la coconstruction même si au final, c’est à moi de prendre les décisions et d’endosser les responsabilités", ajoute le directeur.
Si pour Frédéric Verharne il y a "autant de postes de directeur que de CCAS, en raison de l’impact de la taille de la commune, des dispositifs qui y sont développés ou encore des différents établissements à gérer", il estime que la fonction convient davantage à une personne ayant déjà quelques années d’expérience professionnelle.
Au-delà de la crise liée au Covid, le directeur qualifie son poste de "très prenant" en raison de la période "insecure" que nous traversons.
"Le contexte est intense, avec l’arrivée de nouveaux publics ayant de nouvelles demandes, le scandale des Ehpad que l'on prend de plein fouet en tant que gestionnaire d’établissement, sans oublier les difficultés financières de ces mêmes établissements", poursuit-il.
Tout en travaillant depuis plusieurs années au sein de la même collectivité territoriale, Frédéric Verharne a fait le choix de ne pas entamer de démarche de titularisation - qui ferait de lui un agent de la fonction publique territoriale (FPT) - et de rester en CDI.
Les articles :
– Du BEP au Cafdes, une belle carrière dans le champ médico-social
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