Témoignage d'une AES qui poursuit sa montée en compétences en visant le DEES (image d'illustration). © Getty ImagesAccompagnement éducatif : récit d'un parcours vers le travail social
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En classe de 3e, Marie Sapioule, aujourd'hui âgée de 30 ans, a eu la chance d'échapper à un "stage photocopies". À la place, elle a vécu l'une de ces expériences qui peuvent décider d'une carrière. "J'ai pu passer du temps dans une classe accueillant des élèves en situation de handicap. Ce fut une révélation : je serais éducatrice spécialisée !"
Sauf que, une fois le bac en poche, elle se présente pendant deux ans aux concours d'entrée dans différentes écoles préparant au diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (DEES), sans parvenir à passer le barrage de l'admission.
Un diplôme sans attendre
"Je n'étais probablement pas assez mature et j'avais peu d'expérience professionnelle, au contraire d'autres candidats plus âgés", se souvient-elle aujourd'hui.
En effectuant une mission dans un institut médico-éducatif (IME), elle découvre alors la possibilité de passer le diplôme d'État d'accompagnant éducatif et social (DEAES, niveau 3). "À cette époque, ce qui comptait pour moi, c'était d'acquérir un diplôme du secteur sans attendre encore trop longtemps", explique-t-elle.
L'importance des stages sur le terrain
Mis en place en 2016, le DEAES remplace et fusionne le DEAVS (diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale) et le DEAMP (diplôme d’État d’aide médico-psychologique), en plus d’englober la profession d’auxiliaire de vie scolaire.
"J'ai préparé le diplôme au cours d'une formation d'un an, dont la moitié sous forme de stages. Ma promotion comptait de nombreuses personnes en reconversion ce qui permettait d'avoir des échanges très enrichissants", souligne Marie Sapioule.
Elle conseille particulièrement "aux futurs diplômés d'effectuer au moins un de leurs stages en maison d'enfants à caractère social (Mecs), une expérience extrêmement formatrice, même s'il faut faire avec les horaires d'internat en décalé".
Un métier en tension
C'est à l'occasion de l'un de ces stages qu'elle découvre l'association où elle est actuellement en poste, l'AJIR Aquitaine, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), qui comprend huit établissements et services.
"L'association m'a proposé de revenir effectuer des CDD dès que je serais diplômée. Étant positionnée sur un métier en tension, je n'ai pas connu la pression de la recherche d'emploi", analyse-t-elle avec le recul.
Accompagner d'anciens mineurs isolés
Aujourd'hui en CDI, Marie Sapioule est chargée de l'accompagnement d'anciens mineurs non accompagnés (MNA), au sein d'un dispositif nommé "Aux portes de l'autonomie", visant à soutenir l'insertion de ces jeunes majeurs qui ne sont plus pris en charge dans le cadre de la protection de l'enfance. "Je les aide dans leurs démarches administratives, je les rassure quand ils sont découragés… Je suis en quelque sorte une béquille pour eux", détaille-t-elle.
Elle envisage enfin d'obtenir le diplôme d'éducateur spécialisé en passant par une validation des acquis de l'expérience (VAE). Soutenue dans ce projet par son encadrement, elle a juste "hâte de trouver le bon moment" pour se lancer.
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