Alors que le gouvernement a récemment lancé une campagne de communication visant à attirer de nouveaux candidats à l'embauche dans les métiers du grand âge, et plus généralement dans le médico-social, le Premier ministre, Jean Castex, a présenté différentes mesures destinées à soutenir l'emploi dans ce secteur.
Après les revalorisations salariales du Ségur de la santé – qui concerne notamment les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) mais pas l'aide à domicile –, et en l'absence de projet de loi "Grand âge" annoncé par le gouvernement et finalement abandonné, il fallait marquer le coup.
En déplacement dans un service d'aide à domicile en Saône-et-Loire, Jean Castex, notamment accompagné de la ministre déléguée chargée de l'autonomie, Brigitte Bourguignon, a ainsi tenu un discours très rassurant, le 23 septembre 2021, sur les moyens qui devraient être alloués à l'accompagnement des personnes âgées en perte d'autonomie, à hauteur de 400 millions d'euros dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022.
Qu'en est-il du côté des quelque 9 000 services d'aide à domicile existant en France et employant quelque 500 000 salariés, selon les chiffres du Premier ministre (pour environ 800 000 personnes accompagnées) ?
"On me dit que 20 % des postes d'aides à domicile sont aujourd'hui vacants", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Que nous disent de façon unanime les acteurs et les salariés eux-mêmes ? Que c'est un métier passionnant, c'est un métier de cœur, mais c'est un métier extrêmement difficile. Il y a beaucoup de temps partiels, il y a des contraintes et c'est très, très mal payé. C'est un fait."
Alors que faire ? Augmenter les salaires. En l'occurrence de 15 % à partir du 1er octobre, en faveur des 200 000 professionnels des services d'accompagnement et de soins de la branche de l'aide à domicile (BAD), grâce à l'avenant 43 négocié par les partenaires sociaux de la branche. Reste que les départements doivent aussi desserrer les cordons de la bourse pour doubler les 200 millions d'euros débloqués par l'Etat à cet effet, et que beaucoup n'apprécient guère d'être ainsi mis devant le fait accompli.
Dernière annonce qui doit permettre de donner de l'air au secteur de l'aide à domicile : le tarif plancher de l'heure d'intervention sera relevé à 22 euros dès 2022, dans le cadre du PLFSS, soit "un financement public minimum pour tous les services d'aide à domicile", quel que soit le territoire, pour un coût de 240 millions d'euros à la charge de l'Etat.
Du côté des Ehpad, enfin, ce sont 10 000 postes de personnels soignants supplémentaires d'ici à cinq ans qu'a annoncés le chef du gouvernement, avant de conclure son discours sur les places créées dans les instituts de formation d'aides-soignants (Ifsa) et d'infirmiers (Ifsi). Mais là aussi, nombre d'acteurs du secteur se montrent insatisfaits par des annonces en deça de leurs espoirs, face à des besoins immenses.
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