Recruter des auxiliaires de vie dans le secteur de l'aide à domicile ? Un défi quotidien qui met parfois les structures à rude épreuve. Comme lorsque les candidats ne prennent pas la peine d'honorer les rendez-vous…
"Nous fixions des horaires individuellement mais il arrivait fréquemment que les personnes ne viennent pas, sans même prévenir !", raconte Dafna Mouchenik, dirigeante de Logivitae, une entreprise solidaire d'utilité sociale (Esus) parisienne qui emploie 140 auxiliaires de vie.
La solution ? Ouvrir ses portes tous les mardis à 10 h aux candidats potentiels, diplômés ou non. Sans rendez-vous. Viennent parfois dix candidats, parfois aucun. Mais, au moins, les salariés chargés du recrutement ne perdent plus de temps avec les indélicats.
"Nous recevons beaucoup de personnes par cooptation", précise la directrice. "Nous avons bonne réputation auprès de nos salariés qui, du coup, n'hésitent pas à nous envoyer des proches".
Chaque candidat passe d'abord un test à l'écrit. "Nous évaluons son bon sens et sa bienveillance. Et, surtout, nous nous assurons qu'il sait lire et écrire le français car il aura à laisser des mots, lire des consignes, son emploi du temps", explique la directrice.
Si le test est réussi, un entretien s'ensuit avec l'équipe, qui joue cartes sur table en précisant les contraintes du métier et de l'entreprise.
"Nous prenons en charge beaucoup de gens désorientés, des situations délicates. Il y a parfois des animaux domestiques. Si la personne en a peur, c'est rédhibitoire", illustre Dafna Mouchenik.
"Nous préférons dresser un tableau réaliste de notre activité pour ne pas embaucher quelqu'un qui démissionnerait dès les premiers jours. Et nous demandons aux candidats de donner avec sincérité leurs disponibilités pour nous adapter".
Pour toucher des candidats potentiels, c'est deux fois par an que Lot Aide à Domicile, une entreprise publique locale qui compte quelque 900 salariés, leur donne rendez-vous, via la presse locale et les réseaux sociaux.
"Nous expliquons les beautés et les contraintes du métier", indique Rémi Bensoussan, directeur général de la structure. Et "une ou deux aides à domicile récemment embauchées interviennent".
Les personnes intéressées laissent leur CV pour être conviées à une séance de recrutement collectif en deux temps. Et ça commence… sur un plateau de jeu.
Les candidats jouent en équipes, en se mettant dans la peau d'aides à domicile. "Un observateur évalue leur attitude, leur savoir-être, leur présentation", explique le directeur.
Ils se présentent ensuite devant un jury qui débriefe la séquence de jeu et s'appuie sur une grille objective pour sélectionner les futurs salariés. L'entreprise recrute ainsi de 100 à 130 auxiliaires par an depuis la mise en place du jeu, en 2018.
A noter que, durant la crise sanitaire, les deux structures ont adapté leurs méthodes : les portes ne sont plus ouvertes chez Logivitae, qui fait passer ses tests par téléphone, et la séance de serious game est provisoirement mise de côté chez Lot Aide à Domicile.
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