Afin de concilier l’autonomie des salariés et leur intégration dans un collectif de travail, certains employeurs de l’aide à domicile ont transformé leur organisation du travail.
C’est le cas de deux structures associatives, membres de l’Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), au sein desquelles le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a mené l’enquête.
Les modes d’organisation "sont à réinventer", constate le Céreq. "Fidéliser les aides à domiciles et développer un mode de fonctionnement plus collectif passe par le renforcement de leur autonomie et de leur responsabilisation".
Suivant ce principe, les deux associations ont mis en place des "équipes autonomes". Rassemblant jusqu’à 12 aides à domicile ("quasi exclusivement des femmes"), chaque équipe est menée par une représentante ou une responsable.
Cette organisation permet notamment aux professionnelles de "mieux contrôler leur planning", pour tenir compte de leurs contraintes personnelles et d'imprévus (demandes particulières d'un usager, absence d’une collègue, etc.).
Autre avantage de ces équipes : favoriser les échanges d’expériences et les "bonnes pratiques". "Seules dans l’exécution de leurs tâches", les aides à domicile peuvent, par ce biais, sortir d’une pratique isolée du métier.
Elles peuvent en outre évoluer dans leurs missions, en devenant par exemple responsable d’équipe, tutrice de stagiaires ou animatrice d’ateliers. Mais attention, alerte le Céreq, cette responsabilisation peut générer de nouveaux risques psycho-sociaux, qui doivent être pris en compte par l’employeur.
L’enquête souligne également un autre point : le coût de ce nouveau modèle managérial. Ainsi, dans la seconde structure, les expérimentations "sont largement financées par les fonds propres de l’association qui, de ce fait, demeure déficitaire".
La pérennisation et la diffusion de ces innovations dépendent donc d’un "financement public complémentaire". Mais pas seulement : le Céreq estime nécessaire une "réflexion plus poussée" sur les conditions de travail.
Ce nouveau mode de management semble vertueux : dans l’une des structures, la part des salariées ayant plus de cinq ans d’ancienneté est passée à 63 % en 2022, au lieu de 50 % en 2021.
En définitive, "les résultats sont encourageants en termes de motivation, de développement des compétences, de développement personnel et de renforcement du sentiment d’autodétermination", note le Céreq.
Et les difficultés de recrutement s’atténuent, selon les directions, même si des disparités subsistent.
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