Les besoins en personnels font partie du quotidien du service polyvalent d'aide et de soins à domicile (Spasad) du centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville de Nice.
"Le service compte 45 postes mais, entre les difficultés de recrutement et les absences des agents pour différentes raisons, il peut manquer une dizaine de professionnels sur le terrain", explique Isabelle Bernard, responsable de l’accompagnement à domicile.
De plus, "nous devons faire face au poids de la pyramide des âges, avec un vieillissement des agents qui pratiquent un métier usant", ajoute-t-elle.
Seulement, les candidats au secteur se font rare. Isabelle Bernard le vérifie à chaque fois qu'elle se rend dans un centre de formation en travail social pour parler du métier d'aide à domicile : "Sur une centaine d'élèves préparant le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social [DEAES], si une ou deux personnes envisagent de choisir le domicile, c'est le maximum".
Le DEAES propose en effet trois spécialités – l’accompagnement de la vie à domicile, l’accompagnement de la vie en structure collective et l’accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire – et la grande majorité des futurs professionnels choisissent la filière "établissements".
"Beaucoup de personnes ne souhaitant pas travailler dans l'aide à domicile craignent les déplacements incessants et de travailler seul(e), sans le soutien d’une équipe", rapporte Isabelle Bernard. Pourtant, "il peut être agréable de travailler au domicile et de s'épanouir dans la relation avec la personne accompagnée".
Pour surmonter ses difficultés de recrutement, le Spasad a adopté depuis trois ans une dynamique qui porte ses fruits. Premier principe : là où le secteur de l'aide à domicile propose souvent des temps partiels subis, le CCAS recrute à temps plein.
"Par ailleurs, nous avons instauré une organisation par sectorisation", explique Isabelle Bernard, autrement dit "une aide à domicile positionnée sur un secteur n'interviendra pas dans la même journée sur un autre secteur", limitant ainsi les déplacements.
Le service s'appuie aussi sur son encadrement de proximité avec des responsables de secteur qui réalisent, si besoin, des visites à domicile. Le Spasad mise également sur sa pluridisciplinarité pour décloisonner santé et accompagnement avec, par exemple, des réunions communes entre aides à domicile et aides-soignantes.
Dernier levier : le CCAS privilégie la voie de l'apprentissage et propose des formations à ses aides à domicile pour consolider leur parcours professionnel.
"En actionnant ces différents leviers, nous arrivons à recruter davantage mais nous nous heurtons toujours à des problématiques sur lesquelles nous ne pouvons pas agir directement", reconnaît cependant Isabelle Bernard, "comme les salaires ou le manque de reconnaissance dont souffre le métier". Des écueils sur lesquels les responsables de l'aide à domicile attendent toujours les réponses de l'Etat.
La fiche métier AES.
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