Fin 2023, le CCAS de Quimper, dans le Finistère, faisait entièrement basculer son service d’aide à domicile en adoptant le modèle Buurtzog, développé aux Pays-Bas, qui mise sur l’autonomie des équipes de professionnels.
"Malgré deux plans successifs de prévention des risques psycho-sociaux (RPS), il nous était toujours aussi difficile de recruter et nous rencontrions une problématique d’absentéisme élevé. Après avoir eu connaissance de l’existence du modèle Buurtzog et nous être renseignés auprès de structures l’ayant adopté, nous nous sommes lancés, en complément de mesures de revalorisation salariale", retrace Christelle Omnès, directrice du service personnes âgées et du handicap au CCAS.
Pendant presque deux ans, tandis qu’un comité de pilotage composé d’élus, de directeurs et de représentants du personnel définissait le cadre et les objectifs de travail ainsi que les modalités de mise en œuvre, une équipe projet, associant les aides à domicile, a concrétisé le modèle.
Par ailleurs, tous les professionnels concernés, direction incluse, ont bénéficié d’une formation spécifique sur l’appropriation du modèle Buurtzog.
"Ce long temps de réflexion, qui nous a demandé de déconstruire toutes les fiches de poste, puis la bascule de 100% du service dans le même moment, fin 2023, ont correspondu à des périodes intenses. Pourtant, personne n’a émis le souhait de revenir en arrière", souligne la directrice.
Désormais, les professionnels planifient eux-mêmes leurs interventions, en fonction des demandes des usagers et en essayant de concilier vie personnelle et professionnelle. Ils participent au recrutement de leurs collègues, contribuent à l’évaluation des besoins des usagers, et établissent des liens de coordination avec les intervenants du secteur médico-social de leur territoire.
"Cette autonomie se déploie dans un cadre précis", insiste la directrice, "les équipes demeurent bien rattachées au CCAS".
Deux coachs jouent, justement, le rôle de courroie de transmission entre la direction et les professionnels. En outre, ils animent et conseillent les équipes, leur apportent un appui technique et logistique.
"Comme le coach n’a pas de lien hiérarchique avec les aides à domicile, son positionnement est délicat. Ainsi, des responsables de secteur ont postulé mais ne sont pas sentis à l’aise dans la fonction", remarque Christelle Omnès.
Après plus d’un an d’expérience, la direction constate une baisse du turn-over, et, à regret, pas encore de facilitation du recrutement. "Nous sommes dans un département de plein emploi, ce qui n’aide pas".
Les aides à domicile font, eux, part d’avancées significatives : ils ne se sentent plus isolés dans leur quotidien et expriment moins de fatigabilité.
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