Crucial pour nombre de structures médico-sociales, dans l'aide à domicile ou les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dont beaucoup ont des postes non pourvus, très porteur puisqu'il concentre de forts besoins de recrutements, le métier d'aide-soignant suscite pourtant de moins en moins de vocations.
Entre 2014 et 2018, le nombre de candidats pour entrer en formation a ainsi baissé de 40 %, selon la Drees. L'érosion se poursuivra-t-elle à la rentrée prochaine ? C'est ce que craint le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), qui regroupe 268 instituts de formation d'aide-soignant (Ifas).
En pleine réingénierie pour accroître l'attractivité de cette profession – qui figure dans le top 10 des métiers les plus recherchés en 2019, d'après Pôle Emploi –, la formation d'aide-soignant pourrait en effet être accessible sans concours dès la rentrée prochaine.
Ce concours constitue en effet "un frein inutile à l'accès à la formation d'aide-soignant", d'après le rapport El Khomri qui préconise, en outre, de créer 93 000 postes supplémentaires d'accompagnants (aides-soignants et AES) d'ici à 2024.
Or, faute des textes réglementaires, les centres de formation ne peuvent délivrer les informations aux potentiels candidats.
"Alors que la plateforme Parcoursup vient d'ouvrir et que les Ifas organisent en ce début d'année leurs portes ouvertes et participent à des forums d'orientation, nous ne sommes pas en mesure de donner d'informations sur les nouvelles modalités de la formation qui entreront en vigueur à la rentrée de septembre", s'alarme Martine Sommelette, présidente du Cefiec.
La réingénierie des référentiels d'activité des aides-soignants (ainsi que des auxiliaires de puériculture) a pourtant été annoncée en 2018, dans le cadre du ‘'Plan Santé 2022''.
Et "nous avons participé, depuis avril 2019, à des groupes de travail avec la DGOS et d'autres acteurs de la formation pour travailler sur des évolutions par blocs de compétences et sur les nouvelles modalités de sélection. Tout le monde s'est bien mobilisé", poursuit Martine Sommelette, qui s'inquiète du report des arbitrages de la part du ministère des Solidarités et de la Santé.
"On nous avait annoncé un décret pour Noël mais nous n'avons toujours pas de texte, et le groupe de travail du 17 janvier a été reporté". Du coup, "comment rendre plus attractifs un métier et une formation pour lesquels nous n'avons aucune information à transmettre (sélection, durée de la formation, dispenses...) ?", interroge enfin le Cefiec dans un communiqué.
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