Il faut le savoir, une grosse partie du travail des assistants de service social consiste à effectuer des tâches administratives. Ouverture de droits, rédaction de rapports, échanges de mails... Des tâches qui font partie du travail d'accompagnement mais qui doivent, autant que possible, ne pas empiéter sur le temps et l'énergie consacrés à la relation avec les usagers.
Or "le travail social serait de plus en plus associé à l'exécution de mesures administratives et de moins en moins à la créativité, à l'innovation et même à l'accompagnement", pointait, en 2015, dans un rapport intitulé "Reconnaître et valoriser le travail social", l'actuelle ministre déléguée à l'autonomie auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Brigitte Bourguignon, alors simple députée.
La cause de cette recrudescence de paperasse ? "Les tâches administratives ne sont pas forcément plus nombreuses pour chaque usager mais il y a une croissance exponentielle du nombre de dispositifs avec une entrée administrative", avance Joran Le Gall, président de l'Association nationale des assistants de service social (Anas).
La réunion des justificatifs nécessaires à l'octroi d'une aide prévue par un dispositif peut aussi, parfois, s'apparenter à un véritable parcours du combattant pour l'assistant social.
"J'ai reçu une personne qui pouvait bénéficier du fonds solidarité logement", se souvient le président de l'Anas. "Il m'a fallu deux mois pour réunir toutes les pièces du dossier auprès des différents organismes (caisse d'allocations familiales, bailleur…)".
Sans compter les informations à croiser à partir de nombreux documents émanant des services fiscaux, de Pôle emploi, de la sécurité sociale, des CAF, des employeurs, des services de cantine ou de transport…
"Les outils informatiques et les règles comptables, centrées sur le suivi des entrées et sorties des dispositifs, participent également d'une bureaucratisation du travail social et d'une perte de sens que les professionnels auditionnés dénoncent avec force", soulignait à cet égard le rapport Bourguignon.
Eviter d'en arriver là implique notamment de faire preuve de beaucoup d'organisation au quotidien, de maîtriser les outils bureautiques pour en tirer le meilleur usage (une compétence d'ailleurs visée par les formations en travail social), de bien connaître les services ressources à solliciter, et de prendre du recul par rapport à ces tâches, pour éviter le sentiment de perte de sens du métier.
Du côté de l'encadrement, il faut aussi concilier la nécessité de "rendre compte" – aux tutelles, aux financeurs – avec celle de réduire le poids de la charge administrative. Un objectif qui peut notamment être atteint en donnant la parole aux travailleurs sociaux, en évitant que les réunions de service, notamment, ne deviennent "des lieux de passage de l'information descendante", selon la critique de Joran Le Gall.
"Dans notre travail, nous rencontrons beaucoup de détresse et des situations dramatiques. Il faut pouvoir en parler", insiste-t-il enfin. Les rendez-vous d'équipe réguliers doivent ainsi permettre aux travailleurs sociaux de débriefer et de réaffirmer, si besoin, la finalité sociale de leur action au quotidien.
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