L'offre d'emploi évoquait une prise de poste "dès que possible", et pourtant la structure ne donne aucune nouvelle. Voilà huit jours que la candidature est envoyée mais reste sans réponse, pas même un accusé de réception.
Relancer le recruteur sera-t-il dès lors perçu comme un signe d'intérêt ou une insistance déplacée ? Voilà un dilemme que connaissent tous les candidats...
"Il faut comprendre que derrière la petite annonce, se déroule tout un processus qu'on ne voit pas et qui prend du temps, explique Sébastien Kostiw, ex-directeur de pôle devenu consultant et coach professionnel en RH . La diffusion d'abord en interne, le premier tri des candidatures, l'organisation des entretiens, la réflexion..."
Selon la taille du service des ressources humaines, ces étapes peuvent être plus ou moins longues. "A fortiori si le recrutement est à la charge du N+1, qui doit s'en occuper en parallèle de toutes ses autres missions." Alors, faut-il relancer le recruteur ? Oui, estime le consultant, mais pas n'importe quand, ni n'importe comment.
Au stade de la candidature, il s'agit généralement de s'assurer que le CV et la lettre de motivation sont bien parvenus à leur destinataire. En réalité, le risque de perte est faible : les e-mails égarés sont rares, et les services RH ont l'habitude de surveiller les courriers indésirables.
"Pour se rassurer, on peut téléphoner brièvement à la structure, ou écrire à l'adresse de contact, suggère Sébastien Kostiw. Mais ensuite, on laisse le temps au recruteur d'examiner les candidatures."
Relancer quelques jours après un entretien d'embauche présente beaucoup plus d'intérêt. À moins qu'ils le précisent spontanément, l'idéal est de demander à ses interlocuteurs, en fin d'entretien, quelle est la suite du processus pour viser le bon timing.
L'intérêt de la démarche ? Rafraîchir la mémoire du recruteur, qui peut ne pas avoir bien retenu tous les profils.
Un seul impératif : préparer scrupuleusement son message. "J'apprécie particulièrement quand la personne rebondit sur le contenu de l'entretien, souligne Sébastien Kostiw. Par exemple : vous m'avez interrogé sur des actions éducatives conduites dans mon précédent poste, j'ai omis de vous mentionner telle expérience ou telle approche... Cela montre que le candidat a réfléchi, se projette, nourrit un vrai intérêt pour le poste."
On évite, en revanche, d'écrire pour préciser qu'on n'est pas joignable après 17h ou qu'on a aussi postulé ailleurs...
Aucune inquiétude à avoir, donc : à condition d'être bien menée, la relance ne dessert jamais. Elle alimente la relation, fournit des éléments complémentaires sur le parcours ou la personnalité du candidat, permet de se différencier... Bref, elle donne de la matière au recruteur pour faire son choix.
Sans pour autant être décisive, rassure le consultant : "Ne pas relancer n'est pas rédhibitoire, donc si on n'est pas à l'aise, on peut s'abstenir."
En l'absence de réponse, au candidat de faire preuve de patience. Le processus peut être ralenti pour de multiples raisons, la décision difficile à prendre. Inutile de multiplier les rappels.
Et si, au bout du compte, la candidature est infructueuse ? Même là, une dernière relance a du sens : "Un candidat qui a des idées, de la motivation et qui a fait l'effort d'entretenir la relation, on s'en souvient", résume Sébastien Kostiw. Un bon moyen de marquer des points dans l'hypothèse d'un nouveau recrutement, ou pour faire circuler son CV.
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