Carrières sociales : passer de l'associatif au commercial

Rejoindre le secteur commercial peut relever de la gageure pour les cadres du champ social non lucratif, qui doivent mettre en avant leurs qualités personnelles.

 

Réorienter sa carrière

 

Cette carrière professionnelle, vous l'avez choisie. Le secteur associatif vous semblait correspondre à vos valeurs et vous vous y êtes épanoui. Vingt ans après, vous avez envie de changement et vous souhaitez vraiment que votre candidature soit retenue pour ce poste qui semble fait pour vous : à proximité de votre domicile, bien payé, avec de réelles perspectives d'évolution...

 

Seul bémol : ce recrutement a lieu dans le secteur lucratif. Votre expérience associative peut-elle vous pénaliser ?

 

Souligner vos compétences

 

Tout dépend du champ dans lequel vous intervenez : passer d'un Ehpad non lucratif à un Ehpad commercial, par exemple, ou d'un service d'aide à domicile à une agence d'aide à la personne, peut se révéler plus facile que vous ne le pensez, le mode de fonctionnement de ce type de structures, indépendamment des différences induites par leurs statuts, n'étant pas forcément très éloigné.

 

A vous d'insister, dans votre candidature, sur les caractéristiques communes aux deux mondes et de souligner vos compétences y correspondant.

 

Déjouer les clichés

 

Si vous venez d'un champ plus marqué par l'engagement militant, comme le monde de la lutte contre l'exclusion, vous pouvez vous heurter à des préjugés négatifs, même dans le secteur social et médico-social : être considéré comme rétif à l’autorité, hostile à l’économie de marché, voire déconnecté de la logique marchande, quand ce n’est pas votre professionnalisme qui risque d'être remis en cause.

 

"L’engagement envers une cause peut être connoté péjorativement. Bien que l’image commence à évoluer, les employeurs risquent de penser que [ces salariés] ont une forte personnalité, qu’ils seront moins souples au quotidien, qu’ils joueront les empêcheurs de tourner en rond", explique Gaëtan Querrec, directeur du cabinet Adeis RH.

 

Valoriser votre expérience

 

Plutôt que d’insister sur l’objet social de votre précédente organisation – surtout si elle a une connotation politique ou confessionnelle –, vous aurez donc à cœur de valoriser les compétences acquises au cours de votre parcours, en détaillant les missions réalisées, les difficultés rencontrées et votre capacité à les surmonter.

 

Manager des équipes de salariés, gérer le budget d’une structure et optimiser ses ressources, communiquer sur les projets de l’association, nouer des partenariats, animer un réseau de bénévoles, innover pour répondre aux besoins des usagers avec des moyens limités… Autant d'activités conduites précédemment qui, si elles sont cohérentes avec le poste visé, pourront éveiller l’intérêt des recruteurs.

 

"Pour donner du sens à cette expérience, il faudra prendre le temps de présenter l’association et le rôle qui y a été joué", recommande cependant Gaëtan Querrec. "S’ils ont réussi à remettre sur les rails une structure au bord du dépôt de bilan, les candidats devront expliquer les actions développées et les compétences mobilisées pour y parvenir. Cela nécessite de savoir prendre de la hauteur", conclut-il.

 

Une carte à jouer à l’heure de la RSE

 

Au-delà des compétences techniques propres à chaque métier, vous pouvez aussi mettre l'accent sur des qualités transversales appréciées par les recruteurs : l’esprit d’équipe, la polyvalence, le leadership, la créativité, la débrouillardise, l’adaptabilité, le sens de l’écoute ou encore la bienveillance.

 

Enfin, à l’heure où les valeurs éthiques et solidaires se révèlent plus prégnantes dans des entreprises qui multiplient les initiatives en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE), débuter sa carrière professionnelle dans une organisation non lucrative peut devenir un atout.

 

 

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